Le Premier ministre luxembourgeois a souligné lundi, en amont du sommet européen informel, l’«importance» de s’accorder rapidement sur l’attribution des postes clés à la tête de l’UE.
Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE s’étaient donné, lundi soir, rendez-vous à Bruxelles pour débattre une première fois de la nomination des prochains présidents de la Commission européenne, du Conseil européen et du Parlement européen. Est également en jeu le poste de haut représentant pour les affaires étrangères. L’enjeu est de tenir compte du résultat des élections européennes en effectuant une distribution équitable de ces «top jobs» entre les familles politiques appelées à former une nouvelle coalition progressiste au Parlement européen (conservateurs, sociaux-démocrates et libéraux).
Le Premier ministre soulignait à son arrivée à ce sommet informel l’importance de ne pas trop tergiverser. «Il est important d’avancer vite pour occuper ces différents postes. Car il s’agit aussi de la politique que nous voulons mener dans les cinq années à venir. L’UE est exposée à beaucoup de problèmes à l’intérieur et à l’extérieur. Je pense à la sécurité, au bien-être et à la migration», a développé Luc Frieden devant la presse internationale. Il a dit avoir bon espoir que la discussion sur les «top jobs» sera achevée «dans les deux semaines», soit à l’issue du sommet européen régulier, prévu les 27 et 28 juin.
Von der Leyen, un choix «légitime»
Il n’était pas exclu, lundi soir, que les chefs d’État et de gouvernement s’accordent déjà sur le nom d’Ursula von der Leyen pour rester à la tête de la Commission européenne. «Je soutiens pleinement sa candidature, pas seulement parce qu’elle est issue des rangs de ma propre famille politique. Il faut aussi tenir compte du résultat des élections européennes. Le PPE (NDLR : Parti populaire européen) a gagné des sièges et est clairement sorti premier des urnes. Proposer Ursula von der Leyen pour un second mandat est donc tout à fait légitime», estime le Premier ministre chrétien-social.
Luc Frieden insiste aussi sur le respect du programme sur la base duquel le PPE a été renforcé dans les urnes. Les électeurs se seraient exprimés en faveur d’«une politique du centre». «Les extrémistes n’ont pas raflé autant de suffrages que l’on a pu le redouter, même s’il existe des différences dans certains pays», constate encore le chef du gouvernement luxembourgeois. Il voit aussi s’éloigner la polémique d’une possible alliance du PPE avec le parti postfasciste Fratelli d’Italia, emmené par Giorgia Meloni. «La question ne se pose plus de la même façon, car les partis du centre sont en mesure de mener à bien un programme pro-européen», avance le Premier ministre.
Il n’a pas encore voulu s’avancer, lundi soir, sur les noms des candidats qui sont pressentis pour occuper les autres postes clés. Les sociaux-démocrates revendiquent la présidence du Conseil européen et l’ancien Premier ministre portugais Antonio Costa est bien placé dans la course. La Première ministre estonienne, Kaja Kallas, semble favorite pour devenir la prochaine cheffe de la diplomatie européenne. À la tête du Parlement européen depuis janvier 2022, la Maltaise Roberta Metsola (PPE) devrait, sauf surprise, rempiler pour un mandat de deux ans et demi.