Le collectif Research Luxembourg a présenté ce lundi après-midi le bilan chiffré de la phase 1 de la campagne de dépistage du Covid-19, lancée le 27 mai. Les 1,5 millions d’invitations envoyées ont permis de tester 49 % de la population du Luxembourg. Les détails de la phase 2 seront dévoilés le 24 septembre.
Gérer et participer à la campagne de tests à grande échelle serait devenu une «routine», juge le Dr Ulf Nehrbass, directeur général du Luxembourg Institute of Health (LIH). C’est dans l’urgence que la recherche luxembourgeoise a mis en place courant avril le concept pour tester l’ensemble de la population. Mandaté le 4 mai par le gouvernement, le Luxembourg Institute of Health (LIH) et ses partenaires du collectif Research Luxembourg ont pu lancer le dépistage massif le 27 mai. L’idée de base était que chaque résident et frontalier obtienne au moins une invitation pour se faire tester au Covid-19 afin de définir s’il est infecté sans présenter de symptômes (asymptomatique).
«Au départ, il n’a pas été si évident que des chercheurs venus de différentes institutions collaborent si étroitement ensemble. Mais cela est devenu une habitude qui doit persister au-delà de la pandémie», se félicite le ministre en charge de la Recherche, Claude Meisch.
En fin de compte, 1 520 445 invitations ont été expédiées. Dans le cadre du dépistage à grande échelle, 560 082 tests ont été réalisés. Les chercheurs se sont félicités lundi que 307 751 personnes se soient fait tester, soit 49 % de la population du Grand-Duché. Autre précision : 72 913 frontaliers sont passés par une des 17 stations de test mis en place à travers le pays. La participation globale à la campagne s’établit à 36,8 %. La routine évoquée par le professeur Wilmes se démontre toutefois par le chiffre suivant : 95 % des personnes ayant pris un rendez-vous se sont effectivement présentées pour se faire tester. «La participation de la population a permis de briser la deuxième vague d’infections. Le Luxembourg dispose aussi au niveau mondial du plus bas taux de mortalité lié au Covid-19», souligne le Dr Ulf Nehrbass.
Un quart des infections détecté grâce au dépistage massif
Les tests à grande échelle représentent 70 % de tous les dépistages menées depuis la fin février. Or seuls 781 cas positifs ont pu être identifiés. Grâce au traçage, 337 autres personnes contaminées ont été répertoriées. Le total des infections au Covid-19 détectées grâce aux tests à grande échelle s’établit donc à 1 118 cas. «Il s’agit de plus d’un quart de toutes les infections comptabilisées au Luxembourg», précise le professeur Wilmes. Lundi soir, le bilan s’établissait à 7 244 personnes contaminées (résidents).
La capacité maximale de 16 000 tests par jour a été atteint à plusieurs reprises aux alentours du 15 juillet. Pendant le mois d’août, la moyenne est retombée à 5 000 dépistages quotidiens. En amont de la rentrée, le nombre de tests est repassé à la hausse. Ce lundi, 10 517 rendez-vous avaient été enregistrés.
La phase 2 prévu jusqu’en mars 2021
Désormais, la phase 2 des tests à grande échelle sera lancée. La campagne sera plus ciblée. La ministre de la Santé, Paulette Lenert, attend le 24 septembre pour présenter tous les détails. Entre septembre et avril prochain, quelque 10 000 tests dépistages doivent être réalisés par semaine. «J’espère qu’on n’aura pas besoin d’une troisième phase de tests», avance la ministre, qui continue à plaider pour «la plus grande normalité possible» en cette phase de pandémie.
La phase 1 de la campagne a coûté quelque 30 millions d’euros. Le budget de la phase 2, voté en juillet par la Chambre des députés, est de 60 millions d’euros.
David Marques