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Terrains à bâtir : les prix à la hausse au Luxembourg


La taille moyenne des parcelles étant de cinq ares, on peut situer à 271 000 euros le terrain à bâtir aujourd'hui au Grand-Duché. (Photo archives Isabella Finzi)

Le prix médian du foncier à bâtir à Luxembourg s’établit à 54 221 euros l’are. Il atteint 80 000 euros dans le canton de Luxembourg. Plus on s’éloigne de la capitale, moins on débourse. L’Observatoire de l’habitat a livré les résultats d’une étude sur les cinq dernières années. Si la progression à l’échelle nationale s’élève à 3,9%, les prix sont sujets à de fortes variations.

Oubliez le prix moyen, désormais, on parle en prix médian. « C’est une question de transparence et cela affine le prix du mètre carré », justifie le secrétaire d’État au Logement, Marc Hansen. Mercredi, il a présenté les résultats de l’étude sur les prix du foncier non bâti en zone à vocation résidentielle entre 2010 et 2014.

Pas de surprise, les prix sont à la hausse, mais pas partout. La distribution est même « très asymétrique », selon Julien Licheron du Liser (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research) qui a mené l’étude pour le compte de l’Observatoire de l’habitat. Parce que ces écarts peuvent être importants, le prix médian apparaît plus proche de la réalité que le prix moyen. D’ailleurs, entre les deux, on note une différence de 12 %, ce qui est déjà conséquent. Le prix médian indique que la moitié des transactions se sont faites à un prix inférieur et l’autre moitié à un prix supérieur.

L’impact de la route du Nord

Le prix par are médian des parcelles situées essentiellement en zone résidentielle était de 54 221 euros l’are entre 2010 et 2014, ce qui signifie que 50 % des parcelles se sont vendues à un prix inférieur à 54 221 euros l’are et 50 % à un prix supérieur, ces cinq dernières années. La taille moyenne des parcelles étant de cinq ares, on peut situer à 271 000 euros le terrain à bâtir aujourd’hui au Grand-Duché. Mais il existe de fortes disparités.

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Plus on s’éloigne de la capitale, moins le terrain est cher. « Il n’était pas pertinent d’interpréter l’évolution des prix à une échelle nationale, nous avons donc illustré les tendances par canton et par trimestre », explique Julien Licheron.

Si la moyenne démontre une hausse des prix du foncier à bâtir de 3,9 % par an entre 2010 et 2014, ces évolutions sont très hétérogènes sur l’ensemble du pays. Et ce n’est pas forcément à Luxembourg que les prix ont le plus fortement augmenté. À titre d’exemple, le canton de Mersch a connu une croissance annuelle du prix par are de 8,2 %, quand le canton de Luxembourg affiche une progression de 4,3 %. Notons que le canton d’Esch-sur-Alzette, avec son taux en hausse de 7 % par an, arrive devant la vallée de la Moselle dont les cantons de Remich et Grevenmacher progressent de 5,2 et de 4,4 % (voir tableau ci-contre) .

Le prix par are médian relevé dans le canton de Luxembourg s’élevait à 79 985 euros ces cinq dernières années et à 72 466 euros dans le canton d’Esch-sur-Alzette, donc des prix bien supérieurs à la médiane nationale. Il n’y a guère que les cantons de Capellen, Remich et Grevenmacher pour se situer au-dessus de ce prix médian.

Prix à la baisse dans les cantons de Wiltz et Diekirch

Plus surprenant, il existe aussi des cantons où les prix sont à la baisse. C’est le cas de Wiltz et surtout de Diekirch, qui accuse une baisse de 2,5 % ces cinq dernières années. « Mais la route du Nord entrée récemment en service aura certainement un impact sur les prix dans ce secteur à l’avenir », prédit logiquement Marc Hansen.

Quand on dit que la distance par rapport à la capitale joue beaucoup, ce constat est illustré par un seul chiffre : le prix par are médian des terrains situés à environ 30 minutes de Luxembourg correspond à environ 38 % de la valeur médiane de la capitale. Si vous allez vous établir à une heure de route de Luxembourg, vous trouverez des terrains cinq fois moins chers.

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Les différences de prix s’expliquent à 84 % par rapport à la distance de Luxembourg Et dans les 16 % restants, on peut par exemple trouver le critère de la densité. Si le terrain est destiné à accueillir une maison unifamiliale ou une résidence, cela influe forcément sur le prix de vente.

Toutes ces statistiques ont été obtenues sur la base du registre des actes notariés. Cette étude est le fruit d’une collaboration entre l’administration de l’Enregistrement et des Domaines avec la bénédiction de la commission nationale pour la Protection des données.

Geneviève Montaigu