Accueil | Politique-Société | Taxation des GAFA : Gramegna juge que l’UE fait « le forcing »

Taxation des GAFA : Gramegna juge que l’UE fait « le forcing »


La solution proposée par la Commission "n'est pas raisonnable", estime Pierre Gramegna. (illustration Didier Sylvestre)

Le ministre des Finances a regretté vendredi que la Commission européenne cherche à faire « le forcing » avec sa proposition pour mieux taxer les géants du numérique dans l’UE.

« Pourquoi l’Europe veut-elle absolument faire le forcing, mettre en œuvre une solution dont tout le monde dit qu’elle est provisoire parce qu’elle n’est pas bonne, parce qu’elle est incomplète, parce qu’elle n’est pas mûre ? Selon moi, ce n’est pas raisonnable », a jugé Pierre Gramegna. Pour le ministre, cette question doit être abordée au niveau de l’OCDE, où « des discussions sont en cours sur la taxation du digital ». « L’OCDE a annoncé à Sofia qu’elle allait avancer son rapport final de 2020 à 2019. Donc, nous allons avoir l’année prochaine un rapport final de l’OCDE sur la taxation digitale », a-t-il encore souligné.

Fin mars, la Commission européenne a proposé la mise en place rapide d’une taxe sur le chiffre d’affaires des géants du net, comme Google, Apple, Facebook et Amazon (GAFA), le temps qu’une solution soit négociée à l’échelle mondiale avec l’OCDE.

Mais les petits pays comme Malte, l’Irlande et le Luxembourg, accusés de tirer profit de leur fiscalité avantageuse vis-à-vis de ces entreprises, ont sans surprise fait part de leur circonspection, tout comme la Suède, le Danemark, la Finlande mais aussi le Royaume-Uni. En avril lors d’une réunion ministérielle à Sofia, Pierre Gramegna avait déclaré qu’une telle taxe devait « être discutée avec les Américains, car si l’UE fait ça de son côté, cette taxe sera très inefficace et mauvaise pour la compétitivité européenne ».

Le Quotidien/AFP