Le syndicat réagit aux récents propos du président de la Copas, Marc Fischbach, qui a évoqué une augmentation des prix de pension dans certaines maisons de retraite, en abordant de nouvelles manifestations. L’OGBL se dit «choquée» et se réunira incessamment sous peu pour organiser une nouvelle action de protestation.
Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL n’a pas tardé à rebondir sur les annonces faites, la semaine dernière sur RTL, par le président de la Copas (Confédération luxembourgeoise des prestataires et ententes dans les domaines de la prévention, de l’aide et des soins aux personnes dépendantes), Marc Fischbach. Les déclarations en question font état de négociations « très compliquées » avec les syndicats et de revendications « très coûteuses », si jamais elles devaient aboutir.
Face à une telle situation, le patron de la Copas est allé jusqu’à brandir la menace d’une augmentation des prix de pension dans certaines maisons de retraite. « Une augmentation des prix de pension due aux coûts salariaux? », s’interroge l’OGBL, qui hésite à interpréter correctement les paroles tenues : « S’agit-il d’un égarement du président de la Copas ou d’une prise de position de celle-ci? »
L’OGBL est tombée des nues face à ce discours qu’elle qualifie de « tentatives de faire pression sur les négociations tarifaires en cours pour essayer d’éviter ainsi la revalorisation des carrières due depuis des années ».
Pour faire face à cet affront et afin de maintenir la pression, l’OGBL a organisé une conférence de presse dans la foulée, en y conviant des responsables et membres d’établissements a priori directement concernés par une hypothétique hausse des prix de pension : les présidents de la délégation du personnel de la maison de soins «An de Wisen», Najiha Aiche et Christophe Csato, la présidente de la délégation de la Fondation J.-P. Pescatore, Myriam Riccucci, la vice-présidente de la délégation de HELP, Claudine Ponath, ou encore Guy Schmit, membre de la délégation de l’hospice civil de Hamm.
Pour l’OGBL, la situation est intenable et la sortie du président de la Copas, « scandaleuse, méchante et contre-productive vis-à-vis de ses employés ». Car le syndicat s’oppose à toute participation supplémentaire des personnes dépendantes.
«Un dilemme» ou une quadrature du cercle
Mais « un dilemme » se pose, selon l’OGBL, qui rappelle que les négociations des conventions collectives SAS (secteur d’aides et de soins et du secteur social) et FHL (établissements hospitaliers) sont en cours.
Au niveau de la convention collective SAS, le syndicat revendique la transposition de l’enveloppe globale de la réforme et de l’accord salarial de la fonction publique dans le secteur des soins et dans le secteur social. L’OGBL milite pour le reclassement des professions de santé et sociopédagogiques au sein d’une carrière qui correspond à leur niveau d’études.
Concernant la convention collective FHL, les négociations relatives à la transposition de l’enveloppe globale de la réforme de la fonction publique n’ont pas encore débuté. La commission paritaire (où siègent représentants syndicaux et patronaux) est en effet en train d’essayer de déterminer le montant de cette enveloppe, mais les méthodes de calcul divergentes proposées par l’OGBL et par la FHL (Fédération des hôpitaux luxembourgeois) suscitent la zizanie. Cela étant, l’OGBL revendique, dans les deux cas, la fin de la discrimination des professions de santé et sociopédagogiques, au nom du parallélisme automatique qui doit être fait avec la fonction publique. L’accord formel conclu entre le gouvernement et les syndicats, le 28 novembre 2014, est en effet censé faire foi.
Alors si jamais une hausse des prix de pension de certaines structures d’accueil d’hébergement pour personnes âgées venait à faire pression sur les négociations tarifaires en cours et venait à interférer sur la revalorisation des carrières sollicitée par l’OGBL, celle-ci descendra à nouveau dans la rue. Car les négociations, visant à déterminer l’enveloppe globale de la fonction publique à transposer, s’annoncent d’ores et déjà « difficiles et conflictuelles ».
Une première action de protestation, dont la date reste à déterminer, est d’ailleurs déjà dans les tuyaux. Le syndicat planchera sur ce projet dès cette deuxième partie de semaine.
Claude Damiani
Le LCGB est sur la même ligne
Le syndicat chrétien tient sensiblement la même position, par la voix de sa secrétaire syndicale Céline Conter, en se disant «consterné par les récentes déclarations patronales condamnant le niveau salarial du secteur hospitalier ainsi que du secteur d’aides et de soins et du secteur social, prétendument trop élevé».
Le LCGB explique également «rejeter avec véhémence tout reproche patronal pointant du doigt les salariés du secteur hospitalier, d’aide, de soins et social comme étant à l’origine des difficultés économiques des établissements».
Pour le syndicat chrétien, la chose est entendue : le déséquilibre financier actuel reposerait plutôt sur les mesures budgétaires restreintes du gouvernement et sur les mauvaises décisions de gestion du patronat que sur le dos des salariés travaillant dans ces secteurs conventionnés, selon ses termes.