Le Premier ministre doit rencontrer de manière séparée syndicats et patronat.
La tension sociale n’est pas près de baisser. Alors que la table ronde sociale devait contribuer à renouer un dialogue constructif entre le camp syndical et le gouvernement, le premier rendez-vous se fait toujours attendre. Le Premier ministre, Luc Frieden, avait annoncé le 14 février dernier vouloir rencontrer, dans un premier temps en format bipartite, le front syndical (OGBL/LCGB) et le camp patronal, représenté par l’Union luxembourgeoise des entreprises (UEL).
Les rendez-vous étaient prévus après les vacances de Carnaval, qui se sont achevées le 24 février. Interrogé par les députées déi gréng Sam Tanson et Djuna Bernard sur une date concrète, le chef du gouvernement botte une nouvelle fois en touche. Dans sa réponse à leur question parlementaire, Luc Frieden se contente de rappeler que cette table ronde sociale «reflète la volonté du gouvernement de renforcer davantage son fort attachement au dialogue social et à la paix sociale». Elle serait «additionnelle aux échanges réguliers» des différents ministres avec les partenaires sociaux.
Le dernier de ces échanges a eu lieu la semaine dernière lors d’une réunion du Comité permanent du travail et de l’emploi (CPTE). Les grands points de discorde – conventions collectives et heures d’ouverture dans le commerce – n’ont pas été évoqués à cette occasion. Le ministre du Travail, Georges Mischo, avait renvoyé vers les réunions bipartites à venir.
Le patronat convié «dans les prochains jours»
«Dans une première phase, il est envisagé que le gouvernement consulte les partenaires (…) concernant la thématique des conventions collectives de travail, afin de mettre en œuvre les objectifs de l’accord gouvernemental en la matière», informe le Premier ministre. Par la suite, le gouvernement jugerait «de l’opportunité des prochaines étapes».
L’intention de l’exécutif conservateur-libéral est de revoir le cadre légal sur les conventions collectives. Si les syndicats doivent conserver leur droit de signature exclusif, il est envisagé d’ouvrir la voie à des négociations séparées, notamment sur les heures de travail, sans le concours du camp syndical.
Prévue pour aujourd’hui, le camp patronal renonce à la présentation de ses propositions pour une modernisation du droit du travail. «Le président et le directeur de l’UEL ont reçu une invitation du Premier ministre à échanger dans les prochains jours sur les sujets à l’agenda de cette conférence de presse», note un bref écrit, expédié hier.