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Sursis pour les chasseurs


Pour Georges Jacobs, président de la FSHCL, la décision des députés est une victoire à double tranchant. (Photo Isabella Finzi)

Les parlementaires, par le biais de la commission des Pétitions, se sont prononcés en faveur d’un débat plus approfondi sur l’interdiction de la chasse au renard.

Depuis le 1er avril, un nouveau règlement ordonne aux chasseurs une trêve entre le 1er mars et le 15 avril concernant le gibier, à l’exception du sanglier qu’ils pourront continuer à chasser en plaine.

La chasse au chevreuil, elle, a été prolongée jusqu’à la mi-octobre, celle du renard, en revanche, totalement interdite durant la période probatoire d’un an.

C’est cette dernière décision qui a fait monter aux barricades la puissante Fédération Saint-Hubert des chasseurs du Grand-Duché de Luxembourg (FSHCL) pour laquelle un interdit de la traque au renard aurait des conséquences désastreuses, notamment une aggravation du risque d’infection à l’échinococcose, contenue dans les excréments de l’animal.

Ce n’était pas la première fois que les défenseurs des intérêts de la chasse se servaient de ce genre d’épouvantail pour appuyer leur cause. Après tout, il n’y a que le ridicule qui tue.

Sauf que la fédération des chasseurs, plutôt que de continuer à s’attarder sur les excréments de Maître Renard, a bientôt estimé avoir trouvé un argument plus sûr dans la menace que l’animal représenterait pour les oiseaux qui nichent au sol.

Par ailleurs, tandis que le gouvernement réitérait à qui voulait l’entendre que la traque au renard était inutile, l’animal n’étant plus chassé ni pour sa peau ni pour sa viande et la rage vaincue dans nos contrées, la fédération a bruyamment quitté le Conseil supérieur de la chasse (qui avait voté contre le nouveau règlement), puis a lancé une pétition en ligne sur le site de la Chambre des députés. Et (qui l’eût cru ?), en l’espace d’un mois seulement, elle a franchi le seuil des 4 500 signatures nécessaires (10 317 en fin de compte) pour être reçue en audience publique le 11 mai 2015.

Frédéric Braun

Article à lire en intégralité dans Le Quotidien papier de ce jeudi