Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le cancer reste dans le sinistre top 3 des causes de décès au Luxembourg. Un ambitieux plan national est en cours, visant notamment à écraser les cigarettes et à rappeler que l’alcool se boit avec modération.
Nouveau plan contre le tabagisme, sensibilisation aux dangers méconnus de l’alcool, mais aussi limitation des rayons X et vaccination gratuite des adolescentes contre les papillomavirus… Bilan à mi-chemin du Plan national cancer 2014-2018.
Au Luxembourg, le risque de décéder d’un cancer a diminué depuis 50 ans, grâce à l’amélioration de la prévention et des thérapies. Mais celle qu’on surnomme la maladie du XXI e siècle reste la première responsable des décès chez les hommes (34 % en 2014), et la deuxième cause chez les femmes (27 %). Chaque année, 3 000 personnes se font diagnostiquer un cancer au Luxembourg!
Et alors que les tumeurs du poumon demeurent la première cause de mortalité par cancer, le Luxembourg célèbre aujourd’hui la Journée mondiale sans tabac (lire par ailleurs) . À cette occasion, la ministre de la Santé a réalisé hier un bilan de l’avancement du Plan national cancer 2014-2018. Un plan «ambitieux», qui vise à mettre en œuvre pas moins de 73 actions, dont plus de la moitié sont déjà finalisées ou en phase d’achèvement, s’est réjouie Lydia Mutsch.
À commencer par la mise en place il y a un an et demi de la plateforme nationale cancer, chargée de mener à bien cette mission avec tous ses acteurs, et celle en 2015 de l’Institut national du cancer (INCa), qui élabore notamment des recommandations de bonne pratique dans le traitement des cancers.
La prévention étant au cœur de la lutte contre les cancers, le plan de lutte contre le tabagisme a été retravaillé et sera connu à la mi-juin.
Un usage «responsable» de l’alcool
Mais «outre le tabagisme, le mésusage de l’alcool est un facteur de risque de cancer encore trop peu connu». La ministre a donc annoncé qu’un plan d’action, en cours de finalisation, visera à promouvoir un «usage de l’alcool responsable» et la protection des jeunes face aux abus. La lutte contre le cancer du sein est également soutenue via l’encouragement à la mammographie. Quatre-vingts femmes meurent de ce cancer chaque année.
Un concept de «carnet radiologique électronique» (CRE) est en développement. Ce CRE permettra d’avoir l’historique de tous les examens d’imagerie médicale réalisés, pour éviter d’éventuelles répétitions d’examens dont on sait qu’ils exposent le patient à des rayonnements ionisants (rayons X) qui peuvent provoquer l’apparition de cancers.
Un programme de vaccination contre le VPH (virus du papillome humain, ou HPV, Human papillomavirus ) a été lancé. Il vise à lutter contre le cancer du col de l’utérus, en adressant gratuitement le vaccin «Cervarix» aux jeunes filles de 11 à 13 ans. Le dépistage précoce va également être encouragé : un programme de dépistage organisé du cancer colorectal (3 e cause de décès prématuré par cancer) démarrera le 15 septembre prochain.
Des efforts seront également faits pour réduire davantage le délai d’obtention des résultats après un prélèvement, ou encore au niveau du traitement du cancer. La recherche n’est pas en reste : une stratégie nationale de recherche en cancérologie doit être mise en œuvre, avec l’appui de tous les acteurs concernés.
Romain Van Dyck
