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[Souvenirs de vacances] Ainhoa Achutegui passait chaque été au Venezuela


Ainhoa Achutegui (1er rang à d.) profitait pleinement de ses vacances au Venezuela qui se déroulaient chaque année du 1er juillet au 15 septembre chez ses grands-parents paternels à Maracay. (photos DR)

Chaque jeudi durant l’été, retrouvez notre série sur les vacances d’enfance de personnalités des mondes politique, culturel et sportif. Rencontre avec Ainhoa Achutegui, directrice du centre culturel Neimënster. Elle n’a pas connu les plages européennes. C’est au Venezuela, son pays natal, qu’elle passait invariablement tous ses étés. Mais rien de monotone dans ce rituel.

Pas de côte belge, ni de colonie de vacances ou de camping dans les souvenirs d’Ainhoa Achutegui, la directrice du Centre culturel de rencontre Neimënster. C’est sur un ton presque désolé qu’elle confie avoir passé toutes ses vacances d’été au Venezuela : «Nous séjournions du 1 er juillet au 15 septembre chez nos grands-parents paternels à Maracay, invariablement, pendant toute mon enfance», explique-t-elle.

Née à Caracas en 1978, arrivée à l’âge de 5 ans et demi en Autriche, elle retournera ainsi dans son pays natal auprès de sa famille restée là-bas. Le récit qu’elle livre de ces vacances pas comme les autres fourmille d’anecdotes qui témoignent d’un temps insouciant dans un autre univers. Il n’y avait rien de monotone dans les nombreux séjours d’Ainhoa Achutegui dans cette propriété familiale. «C’était une petite maison, mais il y avait un grand terrain planté d’arbres. Mes vacances étaient très tropicales, je dirais!», témoigne-t-elle.

«Je n'ai pas le souvenir de m'être une seule fois ennuyée à Maracay», raconte Ainhoa Achutegui.

«Je n’ai pas le souvenir de m’être une seule fois ennuyée
à Maracay», raconte Ainhoa Achutegui.

Dans cette maison, elle retrouvait ses oncles et tantes qui l’embarquaient dans leur quotidien. «C’était réveil à 7 h pour tout le monde. Mon grand-père se levait encore plus tôt pour préparer les jus de fruits du petit-déjeuner. Là-bas, les fruits de la passion étaient exotiques pour nous!» Le verger en était plein et la récolte faisait aussi partie des occupations de la jeune Ainhoa.

«Je n’ai pas le souvenir de m’être une seule fois ennuyée à Maracay. Là-bas, les adultes embarquent les enfants partout. Ma tante travaillait à l’aéroport de la petite ville voisine et elle m’emmenait avec elle. Je m’amusais à décrocher le téléphone et à observer les adultes au travail.»

Elle vivait au jour le jour. Un matin, c’était son oncle encore étudiant qui l’emmenait à l’université dans son département d’agronomie. « Il discutait avec sa directrice de thèse et moi j’observais les souris de laboratoire. Mon oncle a été l’un des précurseurs du mouvement écologique au Venezuela dans les années 80, je discutais beaucoup avec lui », se souvient-elle.

Tout ça pour une piscine

Mais les étés au Venezuela, c’était surtout les fêtes de famille ou entre amis. «Les enfants étaient intégrés partout. Peu importe l’âge, on participait aux fêtes, on dormait sur des hamacs, entre deux chaises si on était fatigué, mais on dansait avec les grands. J’ai appris très tôt, vers 12 ans, à danser la salsa. Là-bas, on ne danse pas comme ici en night-club, on danse en couple», précise-t-elle.

Dans le sillon d’un oncle, d’une tante ou de ses grands-parents, la jeune Ainhoa se laissait guider par les adultes. «On croisait un ami et c’était reparti pour un goûter, un apéritif et on passait une bonne partie de la journée chez des gens que je connaissais à peine. Il y avait toujours des enfants avec qui je pouvais m’amuser. On partait le matin pour ne revenir que le soir bien souvent», raconte-t-elle.

Ainhoa entourée par ses tantes et oncles paternels et par son père, Joseba (en haut à droite).

Ainhoa entourée par ses tantes et oncles paternels et par son père,
Joseba (en haut à droite).

Elle n’a pas connu les plages européennes, si bien qu’elle éprouvait toutes les difficultés à raconter ses vacances à ses petits camarades à la rentrée. «C’était impossible pour moi de décrire mes séjours», dit-elle. Mais cependant, il y avait une chose qui manquait à la petite Ainhoa l’Européenne : la piscine.

«Pour nous faire plaisir, mes parents réservaient une suite dans un hôtel équipé d’une grande piscine. Je me souviens qu’on y restait deux ou trois nuits, mais il fallait voir l’équipée! Dans la suite, nous séjournions à 6 ou 7, avec mes cousins, on dormait dans chaque recoin, on mettait les matelas par terre et certains dormaient sur les sommiers. C’était folklorique!», raconte Ainhoa en souriant à pleines dents, car ces équipées étaient toujours « de très bons moments ». Tout ça pour profiter de la piscine pendant trois jours.

Et après, c’était retour sur les plages sauvages. « Le Venezuela n’avait pas développé de structures touristiques, si bien que les virées à la mer, c’était grand pique-nique en perspective, car on n’y croisait aucune paillotte, parfois un vendeur d’huîtres, mais c’est tout », narre-t-elle.

20141112 Luxembourg-City / Luxembourg: Ainhoa Achutegui dirige depuis février 2014 l'abbaye de Neumünster.

Ainhoa Achutegui dirige depuis février 2014
l’abbaye de Neumünster.

C’étaient des vacances actives en tout cas. Pas de lecture? «Si, j’emmenais quelques livres en allemand, mais au bout de deux semaines je les avais tous lus. Et puis, je lisais beaucoup en Autriche, alors, pendant les vacances, je faisais tout à fait autre chose», explique-t-elle.

Pour dénicher des photos d’époque, Ainhoa a fait appel à sa tante, restée au Venezuela. «Je l’ai appelée parce que je sais qu’elle avait fait de nombreuses photos au cours de son voyage de noces», affirme-t-elle. Peu commun comme coutume d’embarquer sa jeune nièce dans un voyage de noces! «Ah, si, même les voyages de noces chez nous, c’était toute la famille qui partait!», rit-elle.

Elle dit vrai. Les photos sont là pour le prouver!

Geneviève Montaigu