Le sommet de la zone euro sur la crise grecque a débuté ce dimanche sur le coup de 16 h 30.
À son arrivée à Bruxelles, le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, a rappelé que l’objectif était de maintenir la Grèce dans l’euro. Pour y parvenir, il fallait cependant «retrouver la confiance» perdue ces dernières semaines. « Des conditions doivent être respectées », a ajouté le Premier ministre.
Arrivé juste avant le Premier ministre grec, Alex Tsipras, Xavier Bettel est resté très bref devant la presse avant d’entamer la réunion décisive sur la crise grecque. « L’objectif est de maintenir la Grèce dans la zone euro, or il faut que des conditions soient remplis. J’espère qu’on parviendra à un résultat », a conclu Xavier Bettel avant de céder la scène à Alexis Tsipras. Ce dernier s’est contenté à lancer un appel en affirmant «que tous ceux qui souhaitent que l’Europe reste unie, il faut qu’ils travaillent à un accord dès ce soir».
Merkel : «Pas d’accord à tout prix»
Deux figures centrales des difficiles négociations qui attendent les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro seront la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande. «Il n’y a pas encore d’unanimité pour entamer des négociations et ce n’est pas étonnant», a affirmé la chancelière à son arrivée. « La devise la plus importante, à savoir la confiance, s’est perdue. Ce sont des négociations très rudes qui nous attendent. Il n’y aura pas d’accord à tout prix. Les nerfs sont mis à contribution mais en fin de compte, il faut que les avantages priment sur les désavantages, à la fois pour la Grèce et pour la zone euro », a poursuivi Angela Merkel.
François Hollande a souligné que l’«enjeu est de savoir si la Grèce est demain (lire lundi) encore dans la zone euro. L’enjeu est cependant aussi l’Europe. Il faut bien marquer quelle est notre conception de l’Europe, quels sont nos intérêts communs. La France va tout faire pour trouver un accord». Le président français a aussi rejeté la proposition allemande de sortir provisoirement la Grèce de la zone euro. «Il y aura un Grexit ou pas. Mais une sortie de la Grèce de l’euro ferait reculer l’Europe», a-t-il souligné.
La bise de Juncker à Tsipras
Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a souligné qu’«un accord doit être trouvé ce soir (lire dimanche soir». «Le maintien de l’unité européenne est en jeu. Il ne s’agit pas d’un simple sommet ou d’une simple négociation. Aujourd’hui sera pris une décision sur l’avenir de l’Europe. C’est le message que je vais transmettre aux chefs d’Etat et de gouvernement», a encore fait remarquer Martin Schulz.
De son côté, le président luxembourgeois de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a indiqué «se battre jusqu’à la dernière milliseconde» pour trouver un accord.
Peu après 16 h 15, les ministres des Finances de la zone euro sont arrivés au bâtiment du Conseil européen pour faire le point sur leurs négociations. Si le ministre luxembourgeois Pierre Gramegna a affirmé que «des avancées ont été réalisées», le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, est resté plus prudent. «De gros problèmes doivent encore être résolus», a-t-il souligné.
Vers 16 h 30, les portes de la salle de réunion se sont refermées. Le marathon a débuté. Il faut juste espérer que la bise faite par Jean-Claude Juncker à Alexis Tsipras peut avant ne se transforme pas en baiser de la mort pour la Grèce…
David Marques