La Fédération regroupant les prestataires de services de soins et de santé redoute que les mesures d’économie décidées unilatéralement par le gouvernement au niveau de l’assurance-dépendance ne provoque une hémorragie dans le secteur entier.
Jusqu’à présent, on savait que le réseau Hëllef Doheem se trouvait dans de sales draps d’un point de vue financier. Le réseau Help a lui évoqué la semaine dernière une situation tendue mais gérable. Le cas de ces deux prestataires de soins et de santé ne serait cependant que la pointe de l’iceberg, du moins si l’on croit la COPAS. La Fédération, regroupant une cinquantaine de prestataires de services de soins et de santé, a tiré la sonnette d’alarme jeudi matin. «On se doit de réagir en raison du sentiment d’insécurité mais aussi de la colère qui est en train de se propager dans le secteur», a souligné le président Marc Fischbach face à la presse.
Les mesures d’économie décidées «de manière unilatérale» par le gouvernement dans le cadre de son paquet d’avenir auraient de lourdes conséquences sur les différents prestataires. Un premier calcul sommaire de la COPAS aurait permis de constater que dans les maisons de soins et de retraite, l’activité a baissé de 8 % depuis le début de l’année. Pour les réseaux de soins de santé à domicile, l’activité aurait même chuté de 15 %. La raison serait le gel des tarifs mais aussi l’évaluation plus restrictive des prestations accordées. «On a l’impression que le seul objectif est d’épargner coûte que coûte. La qualité de nos services risque cependant d’en souffrir, ce qui est inacceptable», a martelé Marc Fischbach, qui reproche une attitude trop passive au ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider.
La COPAS évoque, sans citer de noms, certaines maisons de soins mais aussi d’autres prestataires qui seront obligés dans les semaines et mois à venir de licencier des personnes. La Fédération se dit néanmoins prêt à discuter d’une manière responsable avec le gouvernement afin de trouver d’autres solutions, à condition que ces dernières n’impactent pas la qualité des soins. Même une hausse de la cotisation n’est pas exclu par la COPAS.
Pour ce qui est finalement de la réforme globale de l’assurance-dépendance, la COPAS ne croit plus au calendrier initial qui prévoyait une mise en vigueur pour le 1er janvier 2017. Un projet de loi ne pourrait être présenté que début 2016. Le temps d’adaptation du secteur serait trop court et une entrée en vigueur serait au mieux possible pour la mi-2017. Il serait cependant grand temps d’agir pour éviter l’hémorragie que risque de connaître le secteur.
David Marques
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