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Soigner son enfant : le nouveau visage de la pédiatrie au Luxembourg


La ministre de la Santé, Lydia Mutsch, accompagnée de Romain Schneider, ministre de la Sécurité sociale. (photo François Aussems)

Le gouvernement a dévoilé, mardi, le nouveau fonctionnement de la pédiatrie au Luxembourg. Le secteur avait dénoncé les dysfonctionnements du système actuel.

Il y a environ un an, les services pédiatriques du Centre hospitalier du Nord (CHdN) à Ettelbruck et du Centre hospitalier Emile Mayrisch (CHEM) d’Esch-sur-Alzette étaient en grève. En cause, le fonctionnement des urgences pédiatriques.

Dans les colonnes du Quotidien , le Dr Patrick Theisen du CHEM, par ailleurs président de la Société luxembourgeoise de pédiatrie, avait regretté que sur les «50» pédiatres «nous ne sommes qu’une vingtaine à assurer le service de garde, et c’est cela qui pose problème car la garde ne doit pas reposer sur les épaules de seulement quelques-uns». Et de plaider pour la «création d’une maison médicale pédiatrique centralisée» ainsi que la mise en place d’un système obligeant «tous les pédiatres à faire des gardes».

Au cours de ces derniers mois, les ministres Lydia Mutsch et Romain Schneider ont rencontré les représentants du secteur, dont la Société luxembourgeoise de pédiatrie, l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD), la Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL), les directions des établissements hospitaliers ainsi que le président de la Caisse nationale de santé (CNS).

Depuis le 24 juillet dernier, la clinique pédiatrique «Kannerklinik» du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL) dispose d’une maison médicale pédiatrique offrant un service continu des soins primaires. Comme l’a expliqué hier la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, lors d’une conférence de presse sur l’état des lieux dans le domaine de la pédiatrie, «34 des 80 pédiatres» seraient d’accord pour se partager la tâche à la maison médicale ouverte de 19 h à 22 h en semaine et de 9 h à 21 h les week-ends et jours fériés. Les frais de fonctionnement de la maison médicale pédiatrique centralisée sont estimés à 1,2 million d’euros.

Le Nord dispose d’une structure pédiatrique ambulatoire au sein du Centre hospitalier du Nord (CHdN), anciennement «projet pilote de continuité des soins de pédiatrie primaire», ouvert en fin de semaine de 10 h à midi et de 17 h à 20 h pendant les jours fériés. Une structure similaire serait en cours d’élaboration au sein du CHEM à Esch-sur-Alzette, dans le sud du pays. Tous deux financés respectivement par la CNS à hauteur de 500 et 300 euros par jour. «La nomenclature de la CNS comportera des actes pédiatriques» , a confirmé Romain Schneider, ministre de la Sécurité sociale.

Prise en charge de la «bobologie»

Les urgences pédiatriques étant en général plutôt rares, le gouvernement entend également empêcher que les enfants atterrissent systématiquement chez le pédiatre. Au nord et au sud du pays, les consultations urgentes en dehors des heures d’ouverture des cabinets pédiatriques incombent aux maisons médicales, a rappelé le gouvernement hier. Celles-ci sont en nombre de trois dans tout le pays. «Il convient de rappeler aux parents» – note le gouvernement dans un communiqué – qu’en cas de non-urgence, «il est préférable de s’adresser au cabinet médical de leur pédiatre pendant les heures d’ouverture habituelles».

La prise en charge de la «bobologie», en dehors des heures d’ouverture des cabinets pédiatriques est en revanche assurée par la maison médicale pédiatrique centralisée du CHL. En cas de jambe cassée par exemple, les autorités conseillent aux parents de se rendre avec leur enfant aux urgences de l’hôpital le plus proche.

La ministre de la Santé a également confirmé que l’État a décidé de débloquer environ 750 000 euros pour le recrutement de trois néonatologues au sein du service d’aide médical urgente (SAMU).

Frédéric Braun

En pratique

En cas d’urgence pédiatrique lourde : emmener l’enfant à la Kannerklinik ouverte 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. En cas de doute sur la gravité de l’état de santé de l’enfant : l’emmener de préférence à la Kannerklinik du CHL.

En cas d’urgence ne nécessitant pas le recours à un pédiatre (jambe cassée, etc.) : l’emmener au service d’urgence de l’hôpital de garde (le cas échéant, au service d’urgence de la Kannerklinik).