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Scolarisation à domicile : une tendance en hausse au Luxembourg


L'école en dehors de l'école? C'est possible au Luxembourg, même si la tendance est très marginale (Photo : Didier Sylvestre).

La tendance de la scolarisation à domicile est en hausse au Luxembourg depuis quelques années. Un projet de loi est en préparation pour réglementer et mieux encadrer cet enseignement alternatif.

Très en vogue aux États-Unis (5 % des écoliers), l’enseignement à domicile (homeschooling) fait ses classes au Luxembourg. Environ 70 élèves sur les 48 000 que compte l’école fondamentale recevraient actuellement ce type d’enseignement.

Ces chiffres fluctuent de mois en mois en raison des familles qui ne sont que de passage au Luxembourg pour un court laps de temps», précise Pierre Reding, premier conseiller de gouvernement au ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, «Deux catégories de familles pratiquent ce type d’enseignement: les familles de passage et celles qui le font par conviction.»

Aux communes de vérifier si l’enfant est bien scolarisé

L’enseignement à domicile pour les enfants fréquentant le régime fondamental existe au Luxembourg depuis plus d’un siècle. Il est acté dans une loi de 1912 et repris dans la loi modifiée du 6 février 2009. Car si l’école est obligatoire, les cours peuvent également être donnés à domicile. Aux communes de vérifier si les enfants sont bien scolarisés. En ce qui concerne les lycéens, la situation est plus floue, étant donné qu’il n’existe pas de réglementation spécifique en la matière. «Pour le moment, la loi prévoit juste que le contrôle des compétences de ces lycéens soit effectué par les directeurs des lycées, indique Pierre Reding, mais nous travaillons à un projet de réforme de la loi sur l’enseignement privé qui devrait inclure des précisions à ce sujet.»

Le ministère de l'Éducation nationale prévoit une loi sur l'enseignement privé, qui inclura des précisions sur l'enseignement à domicile (Illustration : Didier Sylvestre)

Le ministère de l’Éducation nationale prévoit une loi sur l’enseignement privé, qui inclura des précisions sur l’enseignement à domicile (Illustration : Didier Sylvestre)

Les enfants réintègrent le système classique
«Nous souhaitons que le contrôle des compétences soit effectué par des personnes spécifiques, qui puissent aussi aider les parents en fonction des projets d’éducation qui auront été validés et non plus par les directeurs d’établissement», poursuit Pierre Reding. La loi rendra également obligatoire le dépistage de maladies et de troubles et entérinera les contrôles auprès de la médecine scolaire, déjà obligatoires. Cette future loi renforcera le contrôle dans «l’intérêt supérieur» des enfants concernés.
Pour pouvoir pratiquer l’enseignement à domicile, il suffit, après mûre réflexion, de faire une déclaration auprès de la commune de résidence et de demander l’autorisation auprès d’un directeur régional qui contrôlera l’acquisition des socles de compétences définis par un plan d’études. «Si ces acquis ne correspondent pas, l’enfant pourra être scolarisé d’office dans le système d’enseignement classique», explique Pierre Reuter.

Quel programme enseigner? 

Les parents peuvent choisir de suivre le programme d’enseignement luxembourgeois, le programme de leur pays d’origine par le biais de cours par correspondance ou l’«unschooling» qui laisse l’enfant maître de ses apprentissages. Idem pour les lycéens. Les parents n’ayant pas de fonction diplômante, les lycéens devront s’inscrire dans un établissement agréé par le ministère de l’Éducation nationale pour obtenir un diplôme de fin d’études secondaires.
«Les enfants scolarisés à domicile intègrent la plupart du temps le système classique à la fin du cycle fondamental, indique Pierre Reding. Le directeur de l’établissement d’enseignement et les parents décident de l’orientation que suivront ces jeunes. Leurs compétences sont en général suffisantes pour pouvoir suivre les cours.»
Enfin, des jeunes scolarisés à domicile peuvent se lancer dans des études supérieures auprès d’universités acceptant des candidatures sur dossier, selon Pierre Reding. Pour ce qui est de trouver un emploi sans diplôme, c’est plus compliqué.

Sophie Kieffer

Le témoignage d’une maman luxembourgeoise, l’instruction à domicile en Europe, les contacts pour se lancer au Grand-Duché : notre dossier complet est à lire dans notre édition papier de ce mercredi 11 avril.

2 plusieurs commentaires

  1. Bonjour, j’en recherche également.

    Merci

  2. Bonjour

    J’aimarais savoir comment trouver les établissements agréé s’il vous plaît, merci.

    Bien cordialement

    Paiva