Le ministre de la Sécurité sociale a annoncé une prochaine évaluation de l’assurance dépendance et s’est engagé à apporter des modifications si la qualité des prestations s’avérait amoindrie suite à la réforme.
«On avance !», s’est félicité André Roeltgen, le président de l’OGBL, à l’issue de l’entrevue d’«urgence» qui s’est tenue jeudi avec le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider.
Alors que le ministre refusait jusque-là d’apporter des ajustements à la réforme de l’assurance dépendance (voir notre édition de jeudi) et que l’OGBL était intervenu à plusieurs reprises lors de l’élaboration de cette réforme pour marquer son opposition, le ministre et le syndicat sont enfin tombés d’accord sur la mise en place d’une évaluation des prestations d’ici Pâques.
«Nous refusons qu’il y ait une baisse tant au niveau qualitatif qu’au niveau quantitatif des prestations de soins», a fermement insisté le président de l’OGBL.
«Notre administration et la Caisse nationale de santé vont receuillir des chiffres clés du terrain. Nous nous réunirons alors avec les partenaires et verrons si des améliorations sont nécessaires, tant au niveau financier que réglementaire. Si c’est le cas, je suis prêt à apporter des modifications à la réforme», a assuré le ministre de la Sécurité sociale.
Un emploi garanti pendant trois ans
Autre point de discussion majeur sur lequel se sont entendus le ministère et le syndicat : la garantie de l’emploi pour les professionnels du secteur.
«En clair, nous voulons une interdiction de licencier pour des raisons économiques», a déclaré André Roeltgen, qui réclame une garantie d’emploi de 36 mois.
«La réforme nécessitera une réorganisation, avec plus de personnel qualifié. Mais le personnel non qualifié bénéficiera d’une garantie d’emploi de trois ans, il y aura des possibilités de réaffectation ou de suivre une formation. D’ici trois ans, la situation devrait être stabilisée», s’est engagé Romain Schneider.
Reste cependant à convaincre la Copas, le syndicat patronal des prestataires de soin, qui a refusé cette mesure jusqu’à présent.«Nous soutenons cette garantie de l’emploi, car nous avons les moyens budgétaires de soutenir une éventuelle situation de suremploi», a assuré le ministre.
«C’est pour nous une priorité absolue que le patronat accepte cette garantie d’emploi» , a insisté André Roeltgen, qui regrette que l’intérêt général ne soit plus nécessairement une priorité dans le secteur social.
«Chez un certain nombre de directions il y a une tendance à la gestion d’entreprise de type néo-libéral. Elles ont perdu cet esprit propre au secteur social et de la santé. Mais elles ne doivent pas oublier qu’elles sont financées par des fonds publics.»
Tatiana Salvan