Le Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) a présenté ce lundi son rapport annuel. En 2019, 60 979 interventions ont été réalisées, soit une moyenne de 167 par jour, 7 par heure ou une intervention toutes les 9 minutes.
Opérationnel depuis le 1er juillet 2018, le CGDIS a vécu 18 premiers mois marqués notamment par la tornade du 9 août 2019 ayant ravagé Pétange et Käerjeng. Le seul été 2019, également marqué par d’importants feux de végétation et l’immense incendie de stock de bois chez Kronospan (Sanem), a démontré l’utilité d’un service de secours centralisé. Depuis désormais deux ans, sapeurs-pompiers et Protection civile ne forment plus qu’une seule entité, portée par l’État et les 102 communes du pays.
Ce lundi, les responsables du CGDIS ont pu présenter leur premier rapport annuel complet. Les chiffres bruts sont impressionnants. Près de 61 000 opérations ont été réalisées par les 100 Centres d’intervention et de secours (CIS) que compte le pays. «Ce sont les incidents les plus spectaculaires qui retiennent toujours l’attention du public et de la presse. Or ils ne sont pas représentatifs du travail accompli par nos équipes», souligne Paul Schroeder, directeur général du CGDIS.
Les ambulances mobilisées à 53 568 reprises
En effet, près de 85 % des interventions concernent les secours apportés à des personnes. À 53 568 reprises, une ambulance a été dépêchée sur le terrain. Viennent s’y ajouter les 5 604 interventions pour venir en assistance à une personne. Il s’agit ici d’interventions d’ambulance non urgentes ou le déplacement du médecin généraliste de garde.
Les accidents de la route ont nécessité à 1 858 reprises une intervention des services de secours.
Le SAMU a assuré près de 8 000 interventions
Il est à noter que le SAMU est intervenu à 7 979 reprises, ce qui correspond à 15 % des opérations de secours à personnes. En 2019, une nouvelle base à Hesperange est venue compléter le réseau. Depuis mars de cette année, une cinquième base d’aide médicale d’urgence est opérationnelle au Findel. Les trois autres bases sont rattachées aux hôpitaux régionaux (CHL ou Kirchberg, CHEM et CHdN). «Le déploiement de deux SAMU supplémentaires était une nécessité. Avant 2019, le SAMU était en moyenne indisponible pour 2,5 interventions par jour. Ce ratio est tombé en dessous de 1 au cours des derniers mois», précise Paul Schroeder. Deux hélicoptères de Luxembourg Air Rescue soutiennent le SAMU.
Les interventions techniques (ouverture d’urgence de portes, dégagement de chaussées ou sauvetages animaliers) se sont chiffrées à 2 459 sorties.
Multiplication des feux de végétation
Comme indiqué plus haut, ce sont par contre les incidents majeurs qui se gravent dans les mémoires. À 2 180 reprises, les pompiers sont intervenus pour des incendies de toute envergure. L’année 2019 a été marquée par une série de feux de végétation, phénomène qui en raison du changement climatique et des épisodes de sécheresse qui en découlent devrait continuer à se multiplier dans les années à venir. Paul Schroeder a rappelé lundi les incendies d’envergure à Vianden (22 avril 2019), au Schumannseck (24 juillet 2019) et à Luxembourg-Hamm (25 juillet 2019).
Le 9 août 2019, le Grand-Duché a connu une catastrophe naturelle sans précédent. La tornade ayant frappé le sud-ouest du pays a mobilisé 850 secouristes sur une durée de cinq jours. Ils ont été soutenus par 140 secouristes allemands et 13 secouristes français. En trois heures de temps, plus de 1 000 appels à secours ont été enregistrés par la centrale du 112. «Cette intervention a démontré l’importance de disposer d’une coordination étroite entre les CIS mais aussi avec les communes», souligne le directeur général du CGDIS.
Près de 4 500 secouristes en service
Le corps de secours compte actuellement 7 047 personnes, dont 588 professionnels opérationnels (8,34 %) et 3 801 volontaires opérationnels (53,94 %). Le CGDIS compte aussi 1 159 jeunes pompiers (16,45 %). «Le nombre de volontaires est en baisse de 150 personnes. On espère stabiliser l’effectif autour de 3 500 secouristes volontaires», indique Paul Schroeder. Le domaine administratif et technique compte 132 employés.
Les secouristes masculins sont largement majoritaires (80,58 % contre 19,42 % de femmes). Le CGDIS regroupe 43 nationalités, dont 90,48 % de Luxembourgeois (6 376 secouristes), suivi de 4,21 % de Portugais (297 secouristes) et 1,7 % d’Allemands (1,7 %). «Sachant que la population est composée de près de 50 % de non-Luxembourgeois, il serait nécessaire de mieux équilibrer les nationalités représentées au CGDIS. S’engager pour secourir des personnes est un bon chemin d’intégration», fait remarquer Paul Schroeder.
Des dépenses de 112 millions d’euros
Le prochain défi majeur du CGDIS est la négociation du Plan national d’organisation des secours (PNOS). «Les travaux préparatifs sont achevés. Les contours seront présentés courant octobre aux communes», détaille Alain Becker, président du conseil d’administration. «Le PNOS est comparable au Plan hospitalier définissant les besoins et ressources nécessaires pour accomplir notre mission. Il s’agira d’une boussole qui devra nous guider dans les années à venir», poursuit-il. Le ministère de l’Intérieur est le maître d’ouvrage. Il devra s’accorder avec les 102 communes sur un plan financier sur cinq ans.
En 2019, le CGDIS a dépensé 112 millions d’euros, budget dont plus de la moitié a été consacré aux frais de personnel.
David Marques
60 979 interventions…soit une toutes les 9 minutes pour les 4389 pompiers opérationnels du Luxembourg. Voilà ce qui ressort du rapport d’activité 2019 du CGDIS qui a été présenté à la presse ce jour et qui est disponible ici: https://t.co/eDiApIbmh0 pic.twitter.com/ZrsxtY8VoO
— CGDIS (@CGDISlux) September 28, 2020