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Sans-abris : 4 points sur lesquels le Luxembourg doit avancer


L'objectif du Luxembourg est clair : mettre fin à l'exclusion liée au logement d'ici 2030 (Photo : Isabella Finzi)

Logement, santé mentale, précarité chez les jeunes, prévention et accompagnement… Dans un communiqué publié, ce mercredi, Caritas Luxembourg fait le point sur la situation dans le pays et appuie les solutions qu’elle semble être les plus efficaces pour lutter contre le sans-abrisme.

« Personne ne devrait dormir dans la rue » martèle Caritas Luxembourg année après année. Dans un communiqué publié ce mercredi, l’organisme le souligne une fois de plus après avoir observé une augmentation du sans-abrisme de notre pays. Par ce texte, Caritas prend position et met en avant plusieurs propositions afin de réduire le phénomène au Grand-Duché.

L’accès au logement

La solution numéro 1 mise en avant par l’association concerne l’accès au logement. « Si nous souhaitons que ces personnes puissent se réinsérer dans notre société, retrouver un travail, renouer des contacts, il est important qu’elles puissent accéder à un logement ». Pour se faire Caritas propose de mettre en place rapidement un système dit de Housing first. Celui-ci consiste à « fournir le logement d’abord plutôt qu’en dernier lieu, sans attendre de la personne qu’elle se comporte d’une certaine façon ». Une façon pour les sans-abri de repartir sur de bonnes bases, sans avoir à prouver quoique ce soit, pour atteindre leurs objectifs de réinsertion et cesser leurs errances à la recherche d’un lieu où dormir. Une activité qui prend la majorité de leur temps.

La prise en charge de la santé mentale

Le second chantier que Caritas juge primordial concerne la santé mentale. « Il faut absolument des places supplémentaires en thérapie et en sevrage », appuie l’association. Elle milite pour un accès facilité pour les sans-abris qui ont encore trop de difficultés à entrer dans ces thérapies avec pour motif qu’«elles ne sont pas aptes» à les suivre. S’ajoute à cela un important travail d’accompagnement et de sensibilisation pour que ces personnes retrouvent confiance dans le système de santé. Une fois les obstacles que représentent la mise en confiance et l’accès à une thérapie sont passés, l’organisme note que les sans-abris manquent également d’un réel suivi à leur sortie.

Identifier et accompagner

Le travail de rue est l’une des solutions de prévention dans laquelle Caritas met le plus d’espoir. « Les travailleurs de rue vont à la rencontre des personnes dans le besoin là où elles se trouvent, dans la rue, ce qui permet de réduire les blocages et les peurs qui existent par rapport aux démarches à faire ou tout simplement pour demander de l’aide », explique l’organisme dans son communiqué. Moins institutionnel et plus accessible, ces acteurs joueraient un rôle intermédiaire afin de réaliser un travail social. Un travail social « plus ciblé, plus flexible et mieux adaptée à la réalité » pour accompagner et identifier les personnes susceptibles de se retrouver dans la rue.  Ce projet est l’un de ceux que Caritas Luxembourg souhaite le plus voir se développer au Grand-Duché.

La précarité chez les jeunes

En 2020, 69 jeunes ont passé un total de 1099 nuitées (réparties sur 9 mois et non 12 mois) a révélé le groupe de travail interministériel « Jeunes et Logement ». Caritas milite pour que des mesures de prévention soient mises en place pour restreindre le phénomène. En amont, « les jeunes doivent pouvoir obtenir suffisamment de soutien et d’outils pour pouvoir réaliser leur projet de vie », avance l’association. Pour les adultes de moins 25 ans qui seraient tombés dans la précarité et glisseraient doucement vers le sans-abrisme, l’organisme observe que ces derniers ont accès à très peu de soutien. Ils n’ont, par exemple, par droit au REVIS qui pourrait leur apporter une aide non négligeable. Les jeunes qui se retrouvent dans cette situation doivent « bénéficier de structures adaptées », souligne Caritas.