La fin de la trêve hivernale ne signifie pas la fin des difficultés pour ceux qui vivent dans la précarité. Bien au contraire : leur lutte pour se nourrir et se loger ne connaît aucun répit.
Le risque de pauvreté existe bel et bien au Luxembourg (le taux du risque se situe actuellement à 18,7%, NDLR). Pour beaucoup, c’est déjà une réalité quotidienne. Un jeune sur cinq, âgé entre 18 et 24 ans et qui travaille, peut pourtant tomber dans la pauvreté. La semaine dernière, la Chambre de commerce a présenté des pistes pour faire reculer la précarité et l’exclusion sociale qu’elle engendre.
En attendant, la Stëmm vun der Strooss continue de venir en aide aux plus démunis. Pour que chacun puisse rendre compte de l’ampleur de la tâche, l’association a analysé la fréquentation et le nombre de repas servis au sein des restaurants sociaux de Hollerich et d’Esch-sur-Alzette, sur les cinq dernières années.
Personne n’est à l’abri
Car la réalité se mesure aussi avec des chiffres, toujours édifiants. Pas moins de 107 918 repas ont servis en 2018, soit une hausse de 3,6%. Une progression qui avait littéralement explosé en 2016 (+30,5%).
L’an dernier, 5 154 personnes ont eu recours aux services de la Stëmm. C’est 8,7% de plus qu’en 2017. Une fréquentation qui a par ailleurs quasiment doublé depuis 2014.
Antonio, bénévole, connaît ces difficultés pour y avoir été confronté. Lui, qui a failli se retrouver à la rue, reste « persuadé que tout le monde peut un jour se retrouver contraint de dormir sur un banc ». Il vient de réaliser un clip sous la forme d’un montage compilant des photos de sans-abri livrés au froid, à la faim, et souvent à l’indifférence. « Le cri de la rue » est cependant assourdissant. Encore faut-il être capable de l’entendre et l’écouter.
LQ