Le ministre de la Défense, François Bausch, livre une première réaction au retrait annoncé des forces armées françaises du Mali. Pour l’instant, cette annonce n’aura pas de conséquences pour les missions de l’UE et de l’ONU dans lesquelles sont engagées l’armée luxembourgeoise.
«Nous resterons au Mali aussi longtemps que les Européens décident de rester». Le 8 février, François Bausch établissait dans les colonnes du Quotidien un point sur la situation tendue au Mali. Le ministre de la Défense avait précisé en outre qu’un éventuel retrait devra se faire «de manière coordonnée et surtouts ordonnée, mais nous n’en sommes pas là».
Une dizaine de jours plus tard, un tel retrait s’est cependant fortement rapproché, même si ce ne sont pas les missions de l’Union européenne et de l’ONU qui sont concernés en premier lieu. C’est en effet la France qui, ce jeudi matin, a annoncé qu’elle allait mettre fin à son opération Barkhane et à la task force Takuba, formée avec 13 autres pays européens.
«Il faut évoquer la situation avec nos partenaires»
Le Luxembourg, actuellement présent avec une vingtaine de soldats au Mali, est, lui, engagé dans deux autres missions déployés dans cette zone de conflit : EUTM, mission de formation de l’UE, et Minusma, coordonnée par les Nations Unies.
Contacté ce jeudi par nos soins, le ministre de la Défense souligne que la fin annoncée de Barkhane et Takuba n’a «aucun impact direct sur les soldats luxembourgeois» présents au Mali. «Il nous faut néanmoins évoquer avec nos partenaires à quoi va rassembler la suite des missions et opérations», ajoute François Bausch.
La France maintient son soutien à EUTM
Le Grand-Duché n’aurait cependant pas été pris de court par la décision de la France. Il est ainsi précisé dans une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) que «la France a promis de coordonner son retrait avec la mission de l’ONU au Mali et la mission de formation de l’UE au Mali (EUTM), qui continueront de bénéficier d’un soutien aérien et médical français sur place, avant le transfert ultérieur de ces moyens».
Les paramètres de la réorganisation des troupes internationales au Sahel doivent être arrêtés «d’ici juin 2022».
Selon le ministre Bausch, une décision sur l’avenir de la mission EUTM devrait être prise «assez rapidement».
Pour Minusma, les pourparlers pourraient encore durer quelques mois. La mission de l’ONU, composée de 15 000 soldats, est placé en suspens puisqu’elle comptait sur un large soutien de Barkhane.
Formation et communication, pas de combats armés
Précisons, que les militaires luxembourgeois ne participent pas aux opérations de combat contre les cellules djihadistes, mais uniquement à la mission de formation de l’Union européenne (EUTM).
Deux autres soldats «en charge de la communication via Govsat» sont intégrés à Minusma.
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