L’ADR a tiré, mardi, le bilan de la journée parlementaire qu’il a organisée samedi, non sans égratigner (presque) tous les autres partis représentés à la Chambre et en se prononçant contre toute hausse des impôts.
Une multitude de dossiers politiques ont été abordés lors de cette journée parlementaire, durant laquelle le parti réformateur n’a pas été avare en critiques vis-à-vis de ses adversaires politiques.
Tour d’horizon des banderilles lancées à quelques jours de la rentrée parlementaire.
Concernant une éventuelle hausse des impôts, tout d’abord, le député Fernand Kartheiser rappelle qu’il se positionne «contre toute hausse des impôts», bien qu’il soit tout de même en faveur de l’élimination d’avantages fiscaux «qui sont en contradiction avec toute équité sociale» et revendique, dès lors, une réforme des fonds d’investissements spécialisés et des stock-options. Par contre, l’ADR s’oppose à un impôt sur les successions en ligne directe de même qu’à tout impôt sur la fortune, comme proposé un temps par le président du CSV, Frank Engel, avant sa volte-face. De manière générale, l’ADR tient à «mettre en garde contre une potentielle avalanche de hausses d’impôts».
Par rapport à la situation économique, l’ADR revendique, entre autres, une réindustrialisation et une relocalisation des industries pharmaceutique et électronique, car la crise aurait démontré la dépendance du Luxembourg par rapport aux pays étrangers. Par ailleurs, le parti conservateur plaide pour une revalorisation de l’artisanat, qui devrait pouvoir compter sur davantage de travailleurs qualifiés.
Pour ce qui relève de la politique extérieure, le député Kartheiser se dit «choqué» des interventions médiatiques du ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn : «Il doit remettre sa démission», réclame l’ADR. Toujours dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et la gestion qui en a été faite, le Parti réformiste d’alternative démocratique a fustigé le manque de coordination «de longue date» du LSAP en matière de politique de santé.
Crise sanitaire mal gérée cannabis légal, 5G…
De plus, dans la gestion de cette crise, l’ADR déplore «l’absence de contact direct avec l’Institut Robert Koch (lequel a déjà placé deux fois le Luxembourg sur la liste des pays à risque), si ce n’est par voie diplomatique», et emploie le terme de «chaos» pour désigner la gestion scolaire effectuée par le duo de ministres composé de Paulette Lenert et Claude Meisch, au sujet, entre autres, des classes divisées en deux groupes A et B… De manière générale, au sujet de la pandémie, l’ADR revendique le fait que la limitation des libertés individuelles ne devrait pas être actée à la Chambre, selon le bon vouloir des seuls 31 députés de la majorité.
De plus, l’ADR s’interroge tant sur la compatibilité de la légalisation du cannabis avec les conventions internationales que sur le narcotourisme et estime que le gouvernement néglige les risques du déploiement de la 5G. En guise de conclusion, l’ADR se sent renforcé face aux incohérences qu’il constate au sein même des partis de la majorité, ainsi que dans les rangs du CSV qui, selon lui, «est en crise.»
Claude Damiani
Fred Keup : un géographe «motivé» à la Chambre
À l’approche de la rentrée parlementaire du 13 octobre, le nouveau venu de la sensibilité politique ADR à la Chambre des députés, Fred Keup, a expliqué «se réjouir d’avance» de son entrée au Parlement, avant de se dire «très motivé».
Il y remplacera en effet Gast Gibéryen pour la circonscription électorale Sud et récupérera un certain nombre de ressorts de la part des autres députés ADR : «Je serai en charge des dossiers relatifs aux politiques de l’éducation, de la famille, de la culture, de l’environnement, de l’aide à la coopération et au développement, de même que les dossiers ayant trait à la fonction publique.»
Né le 15 mai 1980 à Luxembourg, Fred Keup est géographe de formation, matière qu’il a d’ailleurs enseignée. Rappelons qu’il avait été le personnage symbole de l’initiative «Nee2015.lu», qui a milité, en 2015, contre l’octroi du droit de vote aux étrangers aux élections législatives.