Jacques Sitz est passé du basket (coach des Musel Pikes…) à la politique avec succès. Il va prendre les rênes de la commune de Remich en s’alliant avec le CSV.
Le programme du DP, grand vainqueur du scrutin à Remich, se pose en contradiction avec celui des verts d’Henri Kox, sévèrement battu dimanche. Le futur de la Perle de la Moselle va prendre un tout autre chemin.
Vous trouvez des points communs entre le basket et la politique?
Jacques Sitz : Le basket se joue sur le terrain alors que pour la politique, c’est plus souvent autour! Et c’est beaucoup plus compliqué…
Particulièrement en ce moment où il faut négocier pour former les coalitions… Où en êtes-vous?
Nous nous sommes déjà mis d’accord dimanche soir avec le CSV. Lundi midi (NDLR : hier à 16 h), nous nous réunissons avec les membres de la liste DP pour discuter des revendications des chrétiens-sociaux concernant les postes à pourvoir au collège échevinal. Nous allons revoir nos collègues du CSV à 18 h pour entériner l’accord.
Vous êtes confiant, cette alliance ne posera pas de problème?
Je ne crois pas et il le faut parce qu’il n’y a pas d’autres solutions.
Comment expliquez-vous votre score bien supérieur à celui des dernières élections communales?
En 2011, Henri Kox avait largement gagné les communales, mais lors des législatives de 2014, il ne m’a devancé que d’une petite dizaine de voix. Avec le DP, nous avons rassemblé une équipe très forte, composée de gens qui sont établis à Remich de longue date. Ils connaissent donc bien les forces et les faiblesses de la ville. Nous avons beaucoup discuté avec les citoyens et, au final, il s’avère que notre programme est en grande partie opposé à celui des verts. Une alliance bleu- vert est impossible.
Quels sont les points qui marquent ce désaccord?
Le premier, c’est que nous voulons vraiment attaquer le problème de la circulation. En novembre, une étude du trafic a été réalisée, mais elle n’indiquait pas la destination des véhicules. C’est très dommage car sans doute que plus de la moitié du trafic s’oriente vers Perl ou Schengen dans le but de prendre l’autoroute. Maintenant, nous avons même les tracteurs qui vont décharger leurs cargaisons dans les silos du Verband à Perl (NDLR : de l’autre côté de la Moselle, en Allemagne). Si on parvenait à diminuer ces véhicules de moitié, la qualité de vie serait grandement améliorée. Remich est une ville de tourisme et il faut absolument réussir à diminuer ce trafic de transit.
Comment pensez-vous parvenir à cet objectif?
En réalisant un contournement. Des projets existent, ils permettraient de rejoindre Mondorf et l’autoroute depuis le Scheierbierg. À l’époque, on parlait de tunnel, de pont… mais il n’est peut-être pas nécessaire d’aller jusque-là. Nous n’avons pas la solution définitive, mais nous voulons travailler sur ce problème.
Henri Kox a présenté il y a quelques jours un grand projet de rénovation de l’esplanade. Comment appréhendez-vous ce dossier?
Il va falloir le retravailler, nous avons une autre vue de l’esplanade. Certaines choses, comme les protections anticrues, sont bonnes, mais nous ne sommes pas d’accord avec tout. Notamment avec l’idée de créer une zone 30 le long de la Moselle. L’axe Schengen-Grevenmacher est la route principale de la Moselle, on ne peut pas l’interrompre avec une zone de shared space. Remich n’est pas Bertrange. Nous, nous souhaitons plutôt mettre l’accent sur le vieux Remich, celui où les magasins ferment les uns après les autres.
L’opposition avec les verts est vraiment très forte…
Oui, et ce n’est pas tout. Nous souhaitons également la construction d’un nouveau complexe scolaire, car l’école Gewännchen est vraiment très ancienne. Henri Kox avait l’intention de la garder et de créer une deuxième petite école dans un autre quartier ou alors construire un troisième étage sur l’ancien bâtiment. Pour nous, ce n’est pas une bonne solution.
Erwan Nonet
Jusque-là associés au CSV, les verts pensaient tenir Remich, mais ils ont déchanté à la proclamation des résultats. Des 35,5 % (5 sièges) de 2011, ils passent à 20,42 % (2 sièges). Le DP, au contraire, bondit de 19,5 à 29 % et double ainsi le nombre de ses sièges de 2 à 4. Le CSV, lui, a perdu un conseiller, mais avec les trois mandats qui lui restent, le parti pourra intégrer une coalition menée par des libéraux en plein essor. Le LSAP garde le seul conseiller qu’il avait et une autre surprise vient des pirates qui parviennent à entrer au conseil communal grâce à Daniel Frères.