Accueil | Politique-Société | Réfugiés, Schengen, Brexit… les pistes des jeunes députés

Réfugiés, Schengen, Brexit… les pistes des jeunes députés


Les membres du Parlement des jeunes, qui s'apparente à un «think tank» pour les députés, ont débattu de sujets d'actualité avec leurs «aînés» . (photo Chambre des députés)

Le Parlement des jeunes a débattu, avec ses aînés de la Chambre, de résolutions adoptées portant sur l’étude Rifkin, le Brexit, les réfugiés ou encore Schengen.

Dans le cadre de cet échange intergénérationnel, l’étude Rifkin a forcément tenu le haut du pavé, présence du ministre de l’Économie oblige. Dans sa résolution sur les travaux de l’économiste visionnaire américain, la commission Économie du Parlement des jeunes a qualifié le projet de troisième révolution industrielle de «grand pas en avant en matière de développement durable». Cela étant, les graines de députés ne se sont pas fait prier pour émettre diverses critiques envers le gouvernement, en l’appelant à intensifier et à diversifier ses efforts sur la voie tracée par Rifkin.

Au rayon des choses à perfectionner, les jeunes ont notamment jugé comme étant «insuffisant» le niveau des investissements actuels, par rapport aux projections démographiques d’un million d’habitants, à l’horizon 2050. De plus, les députés en herbe ont appelé les autorités à ne pas se cantonner aux préceptes de Rifkin, en se disant «ouverts à toutes les initiatives permettant d’améliorer le futur du Luxembourg et de ses habitants».

Concernant la politique étrangère et les relations internationales, les jeunes de la commission des Affaires étrangères ont défendu trois résolutions.

Trois résolutions sur la politique étrangère

La 1re, relative à l’immigration, invite les décideurs gouvernementaux à repenser le système d’intégration des réfugiés dans la société, afin qu’il soit «davantage efficace». De plus, le Parlement des jeunes se positionne en faveur d’un accroissement des échanges linguistiques et culturels entre étudiants. La création de programmes d’échanges pour étudiants de l’enseignement supérieur, à l’image du programme Erasmus, est également prônée, dans ce cadre. Dans une 2e résolution, portant sur les accords de Schengen, les jeunes souhaitent sensibiliser les États membres de l’UE à la valeur indéniablement ajoutée qui découle de la libre circulation au sein de l’espace du même nom. En sortir ou l’abolir aurait «de graves répercussions et implications économiques», selon eux. Par rapport au Brexit, qui fait l’objet d’une 3e résolution, le Parlement des jeunes a exprimé son espoir «qu’à la fin des négociations, de manière réciproque, l’UE et le Royaume-Uni maintiennent des droits de douane à un niveau aussi bas que possible, afin de réduire les dommages collatéraux subis par les consommateurs dans les États membres qui dépendent fortement du Royaume-Uni comme marché d’exportation et par les consommateurs britanniques pour les produits importés de l’UE».

Par ailleurs, le Parlement des jeunes s’est également intéressé aux questions sociales et à l’égalité des chances, en prenant partie pour l’intégration effective, dans la société, des sans-abri et des personnes à besoins spécifiques. Concernant l’aide à apporter aux SDF, les parlementaires en herbe ont, par exemple, préconisé que les établissements de restauration, qui offriraient gratuitement de la nourriture, après leurs heures d’ouverture, soient «récompensés par l’État». Au sujet des personnes à besoins spécifiques, les jeunes ont notamment suggéré que les institutions spécialisées poursuivent leur accompagnement jusqu’à l’intégration dans la vie active des personnes présentant un handicap.

Enfin, une 7e et dernière résolution a offert l’opportunité aux jeunes parlementaires de thématiser la problématique du gaspillage alimentaire dans les cantines des lycées du pays. La résolution «sur le système interne de Restopolis» a permis aux jeunes, en effet, de rappeler que la restauration collective est responsable de 9% du gaspillage alimentaire au Luxembourg. Dans ce sens, les jeunes ont, entre autres, appelé la société Restopolis à «donner la possibilité au lycéen de pouvoir constituer son menu en fonction de ses préférences, convictions et être capable de choisir un remplacement en payant un prix adapté et raisonnable» et à s’investir dans l’utilisation d’emballages recyclables ou écologiques pour les produits alimentaires dans leurs cantines.

Claude Damiani