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Réfugiés : le Luxembourg persiste et signe


La crise migratoire mondiale s’est largement invitée au cours du premier Conseil de gouvernement de la rentrée, occultant les autres dossiers. Le Premier ministre a réitéré son appel à une solution européenne.

La gestion des affaires courantes, au niveau national, est paralysée, priorité à la crise migratoire oblige. Alors que l’afflux de réfugiés ne tarit pas, le Premier ministre est au four et au moulin pour tenter de préparer au mieux le Conseil Justice et Affaires intérieures du 14 septembre.

Il est pendu au téléphone et sollicité par ses partenaires européens. «J’ai eu deux conversations téléphoniques avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans la journée (lire jeudi), puis j’ai passé un coup de fil au président français, François Hollande», a-t-il relaté au terme du premier briefing de Conseil de gouvernement de la rentrée 2015.

Le dossier brûlant de la crise migratoire s’est donc inévitablement invité à l’ordre du jour du Conseil de gouvernement. Ainsi, hormis un examen de la situation sur le marché de l’emploi national sur la base des travaux du Comité de conjoncture du 26 août et l’adoption de quelques «formalités», le gouvernement s’est focalisé sur le dossier du moment en y mettant «tous ses efforts».

Xavier Bettel exprime son état de choc

Et cela va de soi que les contacts entre tous les partenaires mis à contribution sont intensifs, aussi bien sur le plan européen que national. «L’OLAI (Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration) et le Haut-Commissariat à la protection nationale appuient les travaux du gouvernement pour que toutes les dispositions nécessaires soient prises», a encore indiqué le Premier ministre.

L’heure est donc à l’urgence et toutes les pistes et mesures à prendre sont étudiées, «que ce soit à brève, moyenne ou plus longue échéance», a par ailleurs souligné un Bettel qui a également exprimé son état de choc. Bref, l’État est en état d’alerte et la hausse des demandes de protection internationale au pays, prévisible.

Le Premier ministre a aussi rappelé quelques points fondamentaux de la position du Grand-Duché. Il a ainsi évoqué, après en avoir discuté avec le président François Hollande, «l’importance» des critères de sélection de la liste des pays dits «sûrs» : «Les réfugiés ne sont pas des migrants et l’amalgame est incorrect», a-t-il déclaré.

Avant de réitérer que la solution n’était certainement pas de fermer la porte au nez aux réfugiés et que la solution devra être multilatérale et européenne. Et de conclure en se refusant à se faire le porte-parole de Juncker : «Il s’exprimera officiellement incessamment sous peu… Ce n’est pas à moi de le faire !»

Claude Damiani