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Réfugiés : le CSV demande une clarification


Le CSV considère l'accueil de réfugiés comme une «chance» pour le pays. (photo Fabrizio Pizzolante)

Il y a quelques mois, dans le cadre du référendum, le Parti chrétien-social (CSV) semblait peu ouvert aux étrangers. En pleine crise des réfugiés, il semble faire tout le contraire. Le principal parti d’opposition veut une définition claire du rôle de chacun des acteurs.

Vendredi, à la première conférence de la rentrée, Claude Wiseler, chef de la fraction, a parlé du «plus grand défi depuis des décennies, aussi par rapport à nos valeurs» et a souligné le besoin de «conserver la solidarité» qu’on observe au-delà des prochains mois, insistant aussi sur le besoin de donner à cette crise une réponse qui dépasse les «polémiques entre partis» .

Un «cahier des charges» pour y voir plus clair

Aux yeux du CSV, il est temps de mettre sur pied une «stratégie durable et cohérente» pour faire face à la situation, de même que «d’accélérer les procédures» d’asile, par exemple «concernant les Syriens et les Érythréens ».

Enfin, Marc Spautz, chef du parti, a exigé une définition claire des «fonctions et devoirs de l’État, des communes et des associations» , qui pourrait être exposée dans une sorte de «cahier des charges» . Dans le court terme, afin de remédier à un manque chronique de personnel, Marc Spautz a proposé la réaffectation du personnel embauché pour la présidence européenne auprès de l’OLAI.

Le chef du parti a d’ailleurs présenté un plan d’intégration national en trois phases : la première consistant en l’accueil et le logement des réfugiés assurés par l’État. Une deuxième phase d’accompagnement des réfugiés et de suivi scolaire des enfants, présupposant la définition claire des responsabilités de chaque acteur (État, commune et association) et enfin, comme troisième phase, le refoulement des réfugiés en cas de refus de leur demande d’asile ou alors, dans le cas contraire, leur transfert hors des structures d’accueil, dans des logements appropriés.

Le chef de la fraction a d’ailleurs surpris, avec une pensée pour les «Roms» . Évoquant la liste des pays sûrs, il a remarqué que personne ne devrait être reconduit dans un pays où il est mis au ban de la société.

Le CSV se dit «conscient» des défis que représente l’accueil de réfugiés, surtout du point de vue des logements qu’il va falloir leur trouver et de leur intégration dans le marché du travail local, mais aussi en termes de prestations sociales. Néanmoins, Marc Spautz a voulu parler d’une «chance pour l’Union européenne et notre pays» . Dans le même temps, le CSV exige qu’un grand débat public soit organisé sur l’accueil des réfugiés au Luxembourg. Il faudrait aussi, a observé le président du parti, «rendre l’immigration légale possible» . Interrogés à propos des communes CSV qui seraient prêtes à accueillir des réfugiés, Marc Spautz a évoqué les localités de Käerjeng, Bettembourg et Fischbach.

Frédéric Braun