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Réfugiés : l’accueil c’est bien, les contrôles aussi


La rentrée parlementaire a été le moment choisi par le Premier ministre, Xavier Bettel, pour mener un large débat sur l'afflux et l’accueil des réfugiés au Luxembourg. (Photo : Hervé Montaigu)

Lors de la rentrée parlementaire, les députés ont tous reconnu la nécessité d’accueillir les réfugiés. Mais plus important encore, reste leur intégration, tandis qu’il faut veiller à refouler les migrants économiques.

Le Premier ministre est satisfait de la manière dont le gouvernement et les différents acteurs ont géré l’afflux massif de réfugiés au Luxembourg. Mais il reste encore à les intégrer et surtout, à trouver une solution pour limiter les arrivées indésirables.

Ils ont tous affiché la même compassion pour les millions de réfugiés syriens. Tous ont souligné l’indispensable solidarité qui doit s’organiser pour leur venir en aide. Les députés ont également salué l’engagement et le travail de l’État, des ONG, des communes, des associations, de l’OLAI (Office luxembourgeois pour l’accueil et l’intégration), des pompiers et des particuliers.

Ils ont aussi insisté sur l’intégration de ces réfugiés syriens, accueillis dans des structures provisoires et déjà assurés de pouvoir rester au Grand-Duché. Hier, le Premier ministre, Xavier Bettel, a adopté son air sombre pour décrire les horreurs que ces populations syriennes abandonnent derrière elles «rêvant d’un avenir meilleur», dit-il. Pour ce premier débat parlementaire consacré à la crise des réfugiés, Xavier Bettel déroulera tout l’historique de la gestion européenne de ce dossier. «C’est la douzième présidence luxembourgeoise du Conseil, mais c’est de loin la plus difficile», estimera-t-il, tant le gouvernement a dû déployer d’efforts pour parvenir à un accord a minima visant l’accueil des réfugiés.

«Nous sommes confrontés au plus grand flux de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale et le plus grand défi humanitaire européen», a rappelé le Premier ministre, satisfait toutefois de se retrouver «dans une phase constructive, avec un concept», explique-t-il, évoquant les décisions européennes en matière d’accueil et surtout de contrôle des réfugiés. Xavier Bettel a rappelé l’importance des «hotspots» destinés à aider les pays dits «de première ligne», particulièrement exposés au flux de migrants, à remplir leurs obligations de contrôle, d’identification, d’enregistrement des témoignages et de prise d’empreintes des arrivants. Le Premier ministre se veut rassurant pour une certaine frange de la population en indiquant que Frontex a été renforcé par 670 personnels supplémentaires.

Une liste des pays sûrs

Car si on témoigne de toute sa solidarité avec les réfugiés, il en est autrement avec les réfugiés dits «économiques». Ceux qui ne fuient pas les horreurs de la guerre, mais la misère et la faim. Xavier Bettel souhaiterait, à cet égard, que l’UE dresse enfin une liste commune des pays réputés sûrs où les citoyens n’ont aucune raison de demander de protection internationale. Une douzaine de pays de l’UE, dont le Luxembourg, possède déjà une telle liste de «pays d’origine sûrs» sur laquelle on trouve les pays des Balkans. Pour ceux-là, il faudrait mettre en place, selon Bettel, une procédure rapide et commune qui permettrait de se concentrer sur les demandes des réfugiés. Et de leur intégration, surtout.

Il a été beaucoup question, hier aussi, du respect des valeurs nationales, de sa «philosophie», de sa «culture» et de son «histoire». Les réfugiés sont les bienvenus, mais ils devront s’adapter. Les femmes sont donc invitées à laisser leur burqa au placard. La députée-maire de Luxembourg, Lydie Polfer, a d’ailleurs rappelé hier à cet égard qu’un règlement communal de la capitale existait déjà, qui interdisait à quiconque d’évoluer dans les lieux publics le visage camouflé.

Si cet afflux massif de réfugiés fait naître des craintes chez certains, Xavier Bettel a promis de les prendre en considération et de fournir les meilleures réponses qui soient. Pour l’heure, les réfugiés auront le droit d’aller travailler au bout de six mois, et non plus neuf comme auparavant, leur argent de poche restant fixé à 25 euros par mois.

Et pour rassurer encore les plus sceptiques, le Premier ministre souligne qu’en 1999, le pays avait su accueillir quelque 3 000 réfugiés venus des Balkans alors que les Syriens sont un peu plus de 1 200. «Nous sommes prêts à en accueillir 400 de plus», a précisé le Premier ministre.

L’élan de solidarité ne s’est pas tari, hier, à la Chambre.

Geneviève Montaigu

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