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Réforme des services de secours : Dan Kersch perd patience


Après avoir réglé ses comptes, le ministre de l'Intérieur s'est penché sur l'avenir des services de secours qui vont former le nouveau Corps grand-ducal d'incendie et de secours. (Photo Alain Rischard)

Le ministre de l’Intérieur a une nouvelle fois fustigé le Conseil d’État, dont l’avis sur la réforme des services de secours se fait attendre depuis plus de 500 jours.

S’il n’y a pas encore le feu, on n’en est en tout cas pas loin. Le ministre de l’Intérieur, Dan Kersch, n’est en effet plus du tout d’accord avec les délais que se donne le Conseil d’État pour statuer sur les projets de réforme de son ministère. L’attente se veut ainsi déjà longue pour la réforme des fabriques d’église, déposée l’été dernier. Mais elle est bien plus longue encore pour la réforme des services de secours.

«Maintenant, cela fait donc exactement 517 jours qu’on attend cet avis. Je n’ai plus aucune compréhension pour ce délai. On a réussi à réaliser en un seul week-end tout le travail législatif pour sauver des banques entières. Ici, il s’agit de sauver des vies, et on n’avance pas», s’est insurgé Dan Kersch lundi soir lors de la réception de nouvel an pour les représentants des services de secours. Selon les derniers échos, l’avis sera enfin publié lors de la prochaine plénière du Conseil d’État, prévue le 24 janvier. Le ministre de l’Intérieur, qui a lui-même siégé par le passé dans la Haute Corporation, ne veut cependant pas encore crier victoire trop tôt.

En attendant, il reste concentré sur le terrain. Et les acteurs des services de secours ont eu droit aux félicitations et aux remerciements de la part de leur ministre de tutelle. Les intempéries du week-end dernier ou encore les inondations survenues l’été dernier dans la Vallée de l’Ernz, selon Dan Kersch, démontrent qu’une catastrophe peut intervenir à tout moment. «Notre réaction a été rapide et efficace», a martelé le ministre de l’Intérieur. Au vu de l’engagement des secouristes mais également de l’effort consenti par le gouvernement pour venir en aide aux personnes concernées, Dan Kersch n’est cependant plus prêt à accepter ceux qui «continuent à polémiquer» sur les suites réservées aux inondations. «On s’est montré très généreux. Cela me déçoit donc fortement que certains responsables communaux continuent à nous accuser. J’ai d’ailleurs été obligé d’envoyer une lettre pour enfin obtenir une liste des dégâts causés par les inondations d’une des communes concernées. Mais je reste prêt en tant que ministre de l’Intérieur pour leur venir en aide», a-t-il lâché.

«La richesse du pays»

Après avoir réglé ses comptes, le ministre de l’Intérieur s’est penché sur l’avenir des services de secours qui, après l’aboutissement de la très longue procédure législative, vont former le nouveau Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS). La longue attente a permis d’un côté de se mettre à l’écoute des acteurs du terrain. Le projet de réforme initial, encore préparé sous l’ancien gouvernement, a ainsi été amendé sur 28 points. «Je ne pense pas qu’il y ait déjà eu une réforme où les acteurs du terrain ont été consultés aussi largement en amont», s’est félicité Dan Kersch.

En parallèle, les travaux de préparation sur le terrain pour la mise en place du CGDIS sont bien avancés, a souligné hier soir le ministre de l’Intérieur. Même si pompiers et Protection civile vont fusionner, avec des «barrières dans les têtes» qui restent à combattre, Dan Kersch reste conscient de l’importance des volontaires. «S’ils perdent l’envie de consacrer leur temps libre pour venir en aide à d’autres personnes, les services de secours auront un grave problème structurel», a insisté le ministre.

Les indemnités mais aussi les formations jouent dans ce contexte un rôle important. Et la reconnaissance aussi. C’est pourquoi le ministre a tenu à envoyer un message important en ce début d’année : «Sans vous, ce pays serait bien plus pauvre. Vous faites partie de la richesse de ce pays», a-t-il lancé à l’adresse de tous ceux qui sont engagés dans les services de secours.

David Marques