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Réforme des secours : Dan Kersch éteint le feu


Le ministre Dan Kersch a enfilé son costume de pompier de service pour éteindre la polémique naissante. (Photo François Aussems)

Dan Kersch a répondu aux inquiétudes de la Fédération nationale des corps de sapeurs-pompiers (FNSP), en lui assurant que les volontaires figuraient au centre de la réforme des services de secours.

Le ministre de l’Intérieur, Dan Kersch, a joué au pompier de service bénévole afin de dégonfler la polémique déclenchée par l’avis de la Chambre des fonctionnaires et employés publics (CHFEP). S’estimant dévalorisés par l’avis en question, les bénévoles avaient poussé un coup de gueule qui avait été relayé par le président de la Fédération nationale des corps de sapeurs-pompiers, Marc Mamer.

Muni de sa lance à incendie, le ministre de l’Intérieur a donc jugé nécessaire d’éteindre la controverse, en envoyant un message clair aux milliers de pompiers volontaires du pays. « La réforme des services de secours n’est rendue possible que si les volontaires sont dans le même bateau que les professionnels. Ce ne serait pas équitable de ne pas les reconnaître », a insisté Dan Kersch à plusieurs reprises.

Ainsi, pour être bien certain que la FNSP ne continue pas à souffler sur d’éventuelles braises de rancœur restées ardentes, le ministre a réitéré son appel au calme : « Les volontaires continueront de constituer le fondement des futurs services de secours qui reposent sur la complémentarité entre volontaires et professionnels. »

Bref, la valorisation et la reconnaissance du bénévolat sont « l’un des fils rouges de la réforme des services de secours », selon le ministre, qui a également rappelé que les avis émanant de la Chambre des fonctionnaires et du Syvicol « sont considérés dans la mesure du possible » et que la culture du compromis, face à certaines revendications, est de mise.

Cela dit, l’objet initial de la conférence de presse du ministre n’était pas forcément l’apaisement des rivalités entre professionnels et volontaires qui ne datent pas d’hier et qui perdurent.

Droit de priorité pour les pompiers volontaires

Il était avant tout question de présenter les modifications apportées au projet de loi créant un Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) sous forme d’établissement public à caractère administratif. Or, parmi les amendements annoncés, figure une nouvelle mesure spécialement destinée à favoriser les volontaires, à savoir «un droit de priorité» qu’il est prévu de leur conférer : un geste envers ceux qui se considèrent comme les oubliés de la réforme. Cette proposition du gouvernement vise, en effet, à les engager en priorité, à la condition que le candidat remplisse les critères d’embauche et qu’il ait accompli les formations nécessaires pour pouvoir postuler.

Outre cet amendement à la future loi, que le ministre espère voir votée par les députés avant 2017 (mais après l’avis du Conseil d’État), le gouvernement a rectifié son premier jet, sous la pression du Syvicol notamment. Un mécanisme plafonnant les dépenses du CGDIS, à partir de 2023, en vue de limiter l’impact sur les budgets communaux, a ainsi été acté. Et en outre, la participation des communes a été redéfinie en intégrant un critère de «solidarité» (financé par des recettes communales) à côté du critère «population», selon une répartition des contributions égalitaire.

Claude Damiani