À peine mis en service, les radars fixes flashent tous azimuts. À tel point que deux députés du CSV, Gilles Roth et Diane Adehm, suggèrent, dans une étonnante question parlementaire, de les « recalibrer ». Le ministre François Bausch les a aussitôt remis en place, non sans ironie.
La question parlementaire des deux députés a tellement surpris le ministre des Infrastructures qu’il a pris le temps de leur écrire une réponse dans la journée, au lieu d’un délai habituel d’environ un mois. Dans leur question écrite, Gilles Roth et Diane Adehm notent avec émoi que 2300 flashes ont déjà eu lieu entre mercredi et jeudi, pour la première journée de mise en service des radars fixes au Grand-Duché. « Monsieur le ministre est-il d’avis qu’il faille « recalibrer » les radars en place respectivement revoir le taux de tolérance applicable en la matière ? », interrogent notamment les deux parlementaires.
« Une vitesse inférieure à la vitesse maximale autorisée est permise à tout moment »
La réponse ironique de François Bausch vaut le détour. S’adressant aux « honorables députés », le ministre écrit : « Je dois exprimer tout mon étonnement quant à la demande de recalibrage des radars pour permettre une plus large tolérance par rapport à la vitesse maximale autorisée. Les honorables députés semblent ignorer que les vitesses maximales autorisées sont fixées par voie de règlement et sont donc à respecter et à appliquer impérativement, et ceci aussi bien par les usagers de la route, que par les forces de l’ordre. Cette disposition est d’ailleurs restée inchangée par rapport aux contrôles de vitesse des forces de l’ordre à l’aide de pistolets radars. Il en découle qu’aucune marge d’appréciation n’est possible. »
Rappelant qu’il s’agit d’appareils « de dernière génération », donc très précis, François Bausch ajoute : « Il reste à signaler aux honorables députés que les vitesses affichées sur les signaux sont des vitesses maximales et non des vitesses obligatoires – une vitesse inférieure à la vitesse maximale autorisée étant permise à tout moment. » Voilà qui est dit.
Le Quotidien / S.A.
Calculatrice et lapalissade
Quelles sont les recettes engendrées par les radars ? demandent également les députés dans la même question parlementaire, tout en relevant eux-mêmes que le montant des amendes est compris entre 49 et 145 euros. François Bausch sort sa calculatrice : « [Les recettes] se situent pré visiblement dans une fourchette s’étendant de 2 300 x 49 euros à 2 300 x 145 euros, donc entre 112 700 et 333 500 euros. »
Autre question des députés CSV : combien de véhicules sont concernés par les flashes ? Le ministre se voit contraint à une lapalissade : « Si 2 300 dépassements de vitesse ont été enregistrés, le nombre de véhicules concernés se chiffre à maximum 2 300. » La nationalité des véhicules flashés ? « Cette question est à poser au ministre de la Sécurité intérieure. »
Quatrième et dernière interrogation : quel est le coût de fonctionnement du système de gestion des radars (dit « système CSA ») ? François Bausch : « Je me permets de renvoyer les honorables députés à la fiche financière, déposée ensemble avec le projet de loi n°6714 portant création du système de contrôle et de sanction automatisé en date du 4 septembre 2014 à la Chambre des Députés, dont ils ont certainement pris connaissance. » Circulez.