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Quand Jean Asselborn est tout miel avec la Hongrie


De g. à d. : Jean Asselborn, Jean Ries, consul général honoraire de la Hongrie au Luxembourg, et Péter Szijjártó, ministre des Affaires étrangères hongrois, lundi à Luxembourg. (photo MAEE)

Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes, pourfendeur revendiqué de la politique du gouvernement hongrois, a tenu un discours d’une tout autre nature à l’occasion de l’inauguration de la mission diplomatique de la Hongrie, lundi à Luxembourg.

Jean Asselborn a participé, lundi, à l’inauguration officielle du bureau de l’ambassade de Hongrie à Luxembourg.

En présence du ministre des Affaires étrangères hongrois, Péter Szijjártó, Jean Asselborn y a prononcé une brève allocution.

Jean Asselborn s’est vivement félicité des bonnes relations économiques qu’entretiennent les deux pays : « En 2018, la totalité des échanges commerciaux entre les deux pays a dépassé les 140 millions et le Luxembourg est parmi les plus importants investisseurs étrangers direct en Hongrie.»

Le chef de la diplomatie luxembourgeoise s’est également réjoui de l’établissement d’une liaison aérienne directe entre Luxembourg et Budapest à partir d’octobre, ainsi que du doublement des capacités de fret aérien entre les deux capitales.

Pour conclure, le ministre Asselborn a souligné l’importance d’une bonne coopération, basée «sur des valeurs communes (sic) et un dialogue ouvert, notamment sur les dossiers de politique européenne».

En 2016, Jean Asselborn réclamait l’exclusion de la Hongrie de l’UE

On est là bien loin du Jean Asselborn d’avril 2018 qui parlait du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, comme d’une «tumeur idéologique». Le ministre luxembourgeois dénonçait alors la «dégradation des valeurs» en Hongrie et la «logique de la peur» pratiquée par Viktor Orban.

L’Union européenne n’a pas été construite pour «laisser libre cours aux idéologies nationalistes des gouvernements. Elle a été fondée pour empêcher que la ruine de la première moitié du XXe siècle ne se répète», déclarait-il au journal allemand Die Welt.

«Soit l’UE laisse champ libre à la logique d’Orban et est d’accord pour dire que l’immigration de masse et la dégradation des valeurs chrétiennes constitue un danger contre lequel il faut se protéger, soit on arrête cette logique indicible de la peur et on s’engage pour une UE basée sur les droits de l’Homme, la communauté et la paix», protestait encore Jean Asselborn.

En septembre 2016, toujours dans Die Welt, il allait même plus loin en réclamant carrément l’exclusion de la Hongrie de l’UE. Un an plus tôt, Jean Asselborn affirmait déjà sur la chaîne allemande ZDF que Viktor Orban «faisait honte» à l’Europe.

N.K./LQ