Accueil | Politique-Société | Propos d’Asselborn : « L’incident est clos » pour Bettel

Propos d’Asselborn : « L’incident est clos » pour Bettel


Jean Asselborn et Xavier Bettel ont tenu à souligner qu'il n'existait aucune dissonance entre eux. (Photo archives Jean-Claude Ernst)

Le Premier ministre, qui dit «comprendre le fond de la pensée» de son diplomate en chef sur la Hongrie, mais dénonce les mots choisis, a tenu, jeudi, à calmer les esprits.

La réunion du Conseil de gouvernement, avancée à jeudi en raison du sommet européen informel qui se tient ce vendredi à Bratislava, était forcément marquée par les remous provoqués cette semaine par le Luxembourg sur le parquet diplomatique.

Alors qu’il est apparu à travers leurs sorties successives sur le conflit au Proche-Orient et sur la situation politique en Hongrie que les deux ténors du gouvernement n’étaient pas forcément sur la même longueur d’onde, le Premier ministre et son ministre des Affaires étrangères se sont efforcés de dissiper jeudi tous les doutes qui ont vu le jour. À commencer par Jean Asselborn, dans l’œil du cyclone depuis plusieurs jours, en raison de ses mots très durs envers la Hongrie, pays qui à ses yeux n’a actuellement pas sa place dans l’Union européenne.

Si la question concernant la mainmise sur la politique étrangère s’est posée ces derniers jours, il ne serait par contre en rien question de dissonance entre le Premier ministre et son chef de la diplomatie, ont tenu à souligner d’une même voix Xavier Bettel et Jean Asselborn. «Pour moi, l’incident est clos. M. Asselborn m’a d’ailleurs appelé très tôt ce matin (jeudi) après avoir lu votre article (NDLR : Une pique bien dosée pour Bettel). Il a voulu lever tout malentendu à ce propos», nous a confié jeudi après-midi le chef du gouvernement.

De son côté, l’entourage de Jean Asselborn s’est aussi évertué à calmer le jeu. Son étonnement a d’ailleurs été grand de constater au retour d’une tournée diplomatique, qui a mené le ministre des Affaires étrangères à Moscou, Minsk et Paris, l’ampleur qu’avait pris le tacle contre la Hongrie dans la presse luxembourgeoise.

Le fait que Jean Asselborn se trouve plus sous le feu des critiques que le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, dont la politique de blocage se trouve à l’origine du coup de gueule peu diplomatique de Jean Asselborn, a également interpellé l’entourage du ministre socialiste.

Ce même Viktor Orban va se trouver aujourd’hui sur la route de Xavier Bettel. Avant de se rendre au sommet de Bratislava, le Premier ministre a tenu à préciser qu’il «comprend le fond de la pensée du ministre des Affaires étrangères. Mais je ne suis pas d’accord au niveau de la forme. On ne peut pas exclure un pays. Il faut se mettre au tour d’une table pour voir comment on peut améliorer les choses ensemble. Les propos de M. Asselborn ne représentent certainement pas une position formelle du gouvernement». Voilà qui est dit.

Le chef du gouvernement s’attend-il dès lors à un accueil particulier par son homologue hongrois dans la capitale slovaque ? «Ce n’est pas dans mon intention de l’ignorer ou de l’éviter. S’il aura quelque chose à me dire, je vais être à son écoute», répond sereinement Xavier Bettel.

David Marques