L’antenne luxembourgeoise de l’organisation environnementale juge certaines des dernières annonces du gouvernement belge comme avant tout «politiques».
Le nouveau gouvernement belge dirigé par le conservateur flamand Bart De Wever veut prolonger quatre gigawatts de capacité nucléaire existante et construire de nouveaux réacteurs, a-t-il annoncé mardi au lendemain de son entrée en fonction.
L’engagement, qui implique de modifier la loi belge de 2003 sur la sortie du nucléaire, est inscrit dans l’accord de gouvernement conclu vendredi soir entre les cinq partis de la coalition, près de huit mois après les élections de juin. Il a été confirmé mardi devant les députés par le Premier ministre Bart De Wever, qui a dit son intention de «mettre un terme à une loi dépassée», lors de sa déclaration de politique générale.
Pour Greenpeace Luxembourg, ces annonces sont à relativiser. D’abord parce que le projet de prolongation existe depuis 2023. «À l’époque, nous avions fait part de notre opposition et nous avions demandé une étude technique pour montrer les problèmes déjà existants. Aussi, avec cette prolongation, je ne vois pas comment ces réacteurs pourraient atteindre le niveau de sureté actuel requis», expose Roger Spautz, chargé de campagne nucléaire au sein de Greenpeace.
Concernant les sites de Tihange et de Doeh, le 1er octobre 2022, Doehl 3 a été définitivement mis à l’arrêt. Début 2023, il a été suivi par Tihange 2. Les réacteurs de Doehl 1 et 2 devraient cesser leur production électrique en 2025. Un calendrier qui fait douter Roger Spautz quant au projet de développement nucléaire en Belgique.
«Une fois que l’on a prévu de fermer une centrale nucléaire, on ne peut pas tout annuler et décider de la redémarrer du jour au lendemain», expose-t-il. «Des planifications à long terme sont mises en place. Ce qui signifie que du personnel va partir et devra être remplacé en cas de redémarrage de la centrale. C’est très complexe».
Quant à la volonté de construire de nouveaux réacteurs, le chargé de campagne nucléaire au sein de Greenpeace Luxembourg voit cela comme «une annonce politique». Les coûts, la planification qui s’établit sur des années, le choix du modèle, du fournisseur, ainsi que la réalisation de l’ensemble des démarches administratives, Roger Spautz ne voit pas comment un tel projet pourrait se concrétiser. «D’autant plus que le gouvernement belge change souvent», conclut-il.