L’éventuel besoin de renforcer le personnel dans les offices sociaux a été thématisé, jeudi, à la Chambre. La ministre de la Famille assure qu’il existe une marge pour revoir les effectifs à la hausse.
Le 28 février, le gouvernement a annoncé le versement d’une prime énergie variant entre 200 et 400 euros pour les ménages les plus vulnérables. Afin de faciliter la démarche, les demandes à introduire pourront être faites en ligne sur myguichet.lu. Cela n’exclut pas que la hausse des prix de l’énergie aura un impact sur les offices sociaux du pays. Jeudi, à la Chambre, la députée Djuna Bernard (déi gréng) a interpellé le gouvernement sur cette éventualité : «Au vu du risque que les offices sociaux soient confrontés à un nombre plus important de bénéficiaires, il faudra anticiper la situation.»
Lors de sa réplique, la ministre de la Famille, Corinne Cahen, a affirmé que «pour l’instant, les offices sociaux ne voient pas défiler un plus grand nombre de personnes». La question des effectifs préoccuperait néanmoins la ministre. Si elle suggère que le prochain gouvernement se penche de manière plus approfondie sur une réforme de la loi de 2009 régissant les offices sociaux, Corinne Cahen n’oublie pas de souligner qu’il existe d’ores et déjà une marge pour revoir le nombre d’assistants sociaux par antenne à la hausse.
Un suivi de l’étude de 2019
Plus précisément, les communes gérant les offices sociaux peuvent conclure des conventions spécifiques avec le ministère de la Famille. L’État prend alors en charge le personnel supplémentaire. En 2015, à la suite de la vague de demandeurs d’asile en provenance de Syrie, plusieurs communes auraient déjà fait usage de cette option : Luxembourg, Esch-sur-Alzette, Sanem et le réseau Nordstad. «Tout dépend de la population cible à laquelle est confronté un office social», indique la ministre libérale. Un autre exemple : si un office social est chargé de la gestion du parc des logements sociaux d’une commune, un renforcement de l’effectif peut aussi être requis.
À la base du débat mené jeudi se trouvait la volonté de Djuna Bernard d’obtenir un suivi de l’étude de 2019, réalisée par l’université du Luxembourg, sur le fonctionnement des offices sociaux. Ces antennes feraient partie des «nombreux outils et mécanismes qui assurent les transferts sociaux, aides matérielles et financières, aux personnes dans le besoin». «Nous pouvons être fiers à juste titre de l’État-providence et notre modèle social», souligne la députée déi gréng. «Le Revis, l’allocation de vie chère, le salaire social minimum, les allocations familiales répondent au besoin de l’équité sociale», poursuit l’élue.
Les offices sociaux ont pour mission principale «de lutter contre l’exclusion sociale et la pauvreté». Les moyens nécessaires devraient être mis à la disposition des assistants sociaux et autres aidants déployés sur le terrain. Une harmonisation des procédures serait toutefois contre-productive, selon la ministre de la Famille : «Chaque demande d’aide nécessite une réponse individuelle. Les assistants sociaux disposent d’une grande marge de manœuvre qui induit aussi une grande responsabilité.»
De l’aide à trouver dans 30 antennes à travers le pays
Les offices sociaux disposent du statut d’établissement public. Leur mission : assurer les services d’aide sociale aux personnes et à leurs familles qui habitent dans une des communes couvertes par un des 30 offices sociaux du pays.
«L’aide sociale vise à assurer à toute personne les biens de première nécessité, comprenant notamment les soins médicaux, le logement, l’alimentation, l’habillement, l’eau destinée à la consommation humaine et l’énergie domestique. Chaque demande d’aide est traitée individuellement», est-il précisé sur guichet.lu.
Plus concrètement, un office social fournit des conseils et renseignements et effectue les démarches en vue de procurer aux personnes intéressées les mesures sociales, prestations matérielles et financières auxquelles elles peuvent prétendre. Une guidance socio-éducative est également prévue dans les attributions de l’office social.
Chaque commune de 6 000 habitants se doit de disposer d’un office social. Les communes plus petites sont appelées à s’unir avec d’autres communes pour se doter d’un office social.