La ministre de la Santé, Lydia Mutsch, a présenté hier deux nouvelles dispositions du Plan national de prévention du suicide au Luxembourg.
Entre 2000 et 2015, 33 jeunes âgés de moins de 19 ans ont décidé d’en finir avec la vie au Luxembourg. Le ministère de la Santé a lancé en 2015 un Plan national de prévention du suicide au Luxembourg (PNPSL). Parmi les 33 actions prévues par le plan, 14 ont déjà été mises en place. Hier, Lydia Mutsch présentait deux nouvelles dispositions.
Lydia Mutsch, la ministre de la Santé, a présenté hier le guide pratique de « postvention » à l’intention des établissements scolaires et des internats. Il s’inscrit dans le cadre du premier Plan national de prévention du suicide au Luxembourg (PNPSL), lancé en juillet 2015.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le PNPSL, lancé en 2015?
Lydia Mutsch : Le ministère de la Santé a travaillé en étroite collaboration avec six autres ministères pour élaborer ce plan dont la durée prévue est de quatre ans, renouvelables après évaluation. Il a pour but de combattre les causes et les conséquences du suicide afin de réduire les tentatives et le nombre de décès par suicide au Luxembourg. Nous avons également travaillé de très près avec le Service d’information et de prévention. Ce plan comprend 33 actions et aujourd’hui, à mi-parcours, nous avons réalisé la moitié d’entre elles. Cette année, deux nouvelles dispositions ont été mises en place.
Quelles sont-elles?
La première consiste en un guide pratique qui aiderait les directions des écoles, lycées et internats à reconnaître les premiers signes d’une personne qui pourrait être suicidaire, et qui permettrait également de les accompagner, et c’est là un sujet plus complexe, dans leur confrontation à un drame pareil. L’idée est de permettre aux équipes pédagogiques d’appréhender la problématique en amont et d’y faire face si, par malheur, elles devaient y être confrontées.
Un dynamisme énorme s’est créé autour de ce plan national
Une formation complémentaire est-elle prévue pour les équipes pédagogiques?
Oui, tout à fait. C’est la formation à l’intervention en cas de crise suicidaire auprès des professionnels de santé du secteur du travail et du secteur social. Il s’agit de l’action n° 29 du plan. Elle a déjà été mise en place et prévoyait en 2015 la formation de 500 personnes d’ici 2019. À ce jour, 600 personnes ont déjà été formées et l’on remarque que dans tous les secteurs, et pas seulement dans celui de l’éducation mais également dans les entreprises, il y a un réel intérêt pour cette problématique. Nous travaillons beaucoup avec le ministère du Travail. Nous avons mobilisé les acteurs scolaires, les directeurs des lycées. Nous avons augmenté les effectifs pour pouvoir répondre favorablement à la demande croissante. Un dynamisme énorme s’est créé autour de ce plan national.
Quelle est l’autre disposition mise en place aujourd’hui?
Il s’agit de recommandations pratiques pour transmettre aux familles concernées la triste nouvelle. C’est une situation extrêmement dramatique qu’on ne peut pas s’imaginer, mais qui arrive pourtant. Nous avons tiré la conclusion, grâce aux expertises consultées, que la façon dont est annoncé le décès par suicide aux proches, la façon dont on annonce la perte d’un être cher, d’un point de vue humain, peut éviter que les personnes directement concernées (il s’agit en général de 5 à 10 personnes très proches) ne reproduisent un tel acte de détresse. C’est un guide qui se veut résolument pragmatique et qui accompagne les personnes qui ont l’obligation de transmettre ces messages tellement douloureux.
Sarah Melis