Premier pas sur la Lune : des Luxembourgeois se souviennent

Les premiers pas sur la Lune il y a 50 ans ont été suivis en direct dans le monde entier. Au Luxembourg aussi, on se souvient de cet événement inoubliable.

Il est 3 h 56 en Europe ce 21 juillet 1969 quand l’exploration humaine de la Lune devient une réalité. C’était il y a 50 ans, et toutes les personnes qui ont eu la chance de suivre cet événement en direct à la télévision, c’est-à-dire 600 millions de téléspectateurs à l’époque, se souviennent de cette nuit. «Nous luttions pour rester éveillés. Il était tout de même très tard pour l’enfant de 14 ans que j’étais. Je pense que je me suis endormi à un moment, mais mon père m’a réveillé un peu avant que cela ne commence. La télévision était toute petite et l’image pas très belle, mais c’était un moment historique, même si l’on ne comprenait pas vraiment ce qu’ils faisaient là-haut », se souvient François, qui habite aujourd’hui dans la capitale.

L’astronaute Buzz Aldrin sur la Lune. (Photo : AFP/NASA)

Pour Charles, un résident luxembourgeois de 72 ans, le souvenir est intact : «Nous étions tous devant la télévision. Toute la famille. Une télévision presque neuve qui n’avait rien à voir avec les écrans plats d’aujourd’hui. Je ne pourrais pas dire si mon père l’a achetée pour l’occasion, mais nous ne l’avions que depuis quelques semaines. Nous étions tous devant, à suivre ces Américains marchant sur la Lune. C’était de la haute technologie en direct. Mon père a même fait une photo de la télévision allumée pour immortaliser le moment.» «C’était inimaginable et terriblement dangereux», rigole Pierre, 65 ans et originaire d’Esch-sur- Alzette, en se remémorant la scène. «C’était un saut dans l’inconnu. C’était fabuleux. Le lendemain, on s’imaginait dans la combinaison d’un astronaute à sauter un peu partout. Mais la gravité nous a ramenés vite sur terre.»

Pour le journaliste scientifique Philippe Henarejos, qui a donné une petite conférence sur le sujet au musée national d’Histoire naturelle du Luxembourg il y a trois semaines, l’événement reste très souvent gravé à jamais dans la mémoire des gens : «De toutes les personnes que j’ai rencontrées et qui ont vécu l’aventure en direct à la télévision, chacune d’entre elles se rappelle cette nuit.»

Une mission technologique

Dans la presse de l’époque, on retrouve également une grande effervescence autour de l’événement. Le Tageblatt a fait toute la semaine sa une sur l’événement, relatant les préparatifs, le décollage, l’alunissage et le retour des astronautes. Tout comme Le Républicain lorrain qui n’hésite pas à souligner qu’il s’agit de «la plus grande aventure humaine de tous les temps».

Les médias s’enthousiasmaient également autour du suspense dans le cosmos, puisque trois jours avant Apollo 11, les Russes avaient envoyé Luna 15 en orbite lunaire, un engin capable d’aller sur la Lune pour y récolter de la roche lunaire sans avoir besoin d’y envoyer des hommes. L’engin russe s’écrasera sur l’astre céleste le 21 juillet, une vingtaine d’heures après les premiers pas de Neil Armstrong. Un échec marquant, sonnant quasiment la défaite définitive de l’URSS dans cette course à l’espace. Avec le recul, on sait qu’Apollo 11 n’était pas vraiment une mission scientifique et encore moins une mission d’exploration de la Lune. Mais bien une mission technologique et symbolique. Le but premier était de démontrer qu’il était possible d’un point de vue technique de poser des hommes sur la Lune. D’ailleurs, Neil Armstrong et Buzz Aldrin ne se sont jamais éloignés du module lunaire, alors que dans les missions suivantes, les astronautes exploreront l’astre céleste dans un rayon de 26 kilomètres.

Jérémy Zabatta