Après une année parlementaire en dents de scie, marquée par différents succès politiques, une disparition tragique et l’obligation de composer avec la pandémie, le DP reste plus que positif.
Les députés libéraux du Parti démocratique (DP) seront véritablement passés par toutes les émotions au cours d’une session parlementaire 2019/2020 qui est d’ores et déjà entrée dans les annales de la Chambre des députés.
Entre les lois votées par leur fraction parlementaire – lesquelles ont largement modernisé le pays – la dramatique disparition de leur chef de file, Eugène Berger, qui a été honoré à très juste titre, et l’apparition de la pandémie de Covid-19, le groupe politique des «Bleus» en aura vu de toutes les couleurs. Cela étant, l’actuel président du groupe parlementaire, Gilles Baum, estime que la résilience prendra le dessus et que «le pays se portera encore mieux dans le futur qu’auparavant».
Certes, comme l’a justement dit Gilles Baum, lundi en préambule du bilan annuel de la fraction libérale, depuis la brasserie Schuman de Luxembourg, «2020 ne s’est pas déroulée comme nous l’aurions souhaité ou représenté, aucun de nous».
Les succès du DP et de ses partenaires de coalition
Mais face à tous les obstacles, les députés du DP, soutenus par leurs partenaires de la majorité socialistes et écolos, et portés par leurs ministres, sont parvenus à ficeler des avancées sociétales considérables : gratuité des transports publics, budget étatique 2020 particulièrement social (avec la hausse du salaire social minimum), introduction de deux jours de congé légal supplémentaires (dont le jour férié de la Journée de l’Europe, le 9 mai), arrivée du compte épargne-temps, volonté de flexibiliser encore davantage le temps de travail ou encore amélioration des conditions des stages pour jeunes fonctionnaires.
En ce qui concerne plus particulièrement la crise sanitaire et son impact, le chef de la fraction libérale a tout d’abord tenu à honorer l’administration du Parlement ainsi que le 13e député du DP, au statut un peu spécial, étant donné qu’il s’agit du président de la Chambre, Fernand Etgen, pour leur rapidité de réaction face à la pandémie. De la tenue des réunions des commissions parlementaires en visioconférence jusqu’au déménagement des séances plénières publiques, grâce au Cercle Cité mis à la disposition de la Chambre par la députée-maire de Luxembourg, Lydie Polfer, l’homme du perchoir «a permis d’assurer la continuité des débats démocratiques en temps de crise», a souligné Gilles Baum.
Le DP veut un cadre légal pour le télétravail
D’un point de vue davantage politico-sociétal, mais aussi sanitaire, le DP s’est clairement prononcé en faveur de la mise en place d’un cadre légal pour le télétravail et a plaidé pour l’octroi d’un jour de télétravail hebdomadaire pour les frontaliers. Cela étant, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a tempéré l’annonce, en estimant qu’il était trop tôt pour tirer un bilan définitif du télétravail, indiquant que les négociations démarraient à peine et que «rien n’est jamais gratuit».
Enfin, de manière plus générale, Gilles Baum et sa fraction ont plaidé pour «un futur Luxembourg meilleur qu’avant», refusant ainsi «un retour à l’ancienne normalité».
Claude Damiani
Nouvel hommage à Eugène Berger
Le chef de la fraction parlementaire du DP, Gilles Baum, ne pouvait évidemment pas tirer un bilan de la session parlementaire 2019/2020 des «Bleus» sans rendre un nouvel hommage à celui qui fut son prédécesseur à son poste actuel, Eugène Berger, disparu le 21 janvier.
Le souvenir de l’ancien député et secrétaire d’État était forcément dans tous les esprits, lundi. Gilles Baum a annoncé que le suicide ne devait plus constituer un tabou dans notre société et qu’il ferait l’objet d’un débat à la Chambre.