Les pirates dressent un bilan critique des 400 jours de la coalition au pouvoir. Aucune excuse n’est plus valable, selon eux.
Andy Maar (à g.) et Sven Clement se demandent si le LSAP est un parti d’opposition au sein même de la coalition au pouvoir. (Photo : Isabella Finzi)
Absence de « renouveau démocratique », manque de véritable transparence dans les affaires publiques et ignorance de la société civile de la part des pouvoirs publics : le Parti pirate brosse un tableau bien sombre de la politique menée par la majorité depuis sa prise de pouvoir il y a quelque 400 jours. « L’excuse d’une soi-disant période d’adaptation n’est plus valable », affirme le président du Parti pirate, Sven Clement, dont les griefs ne s’arrêtent pas là.
Le pirate relève également des avis dissonants et une cacophonie dans la coalition à trois. « Le LSAP est-il un parti d’opposition au sein de cette coalition ? », s’interroge ironiquement le chef de file des pirates. « Je constate que l’avis des socialistes diverge en ce qui concerne la réforme fiscale attendue et notamment sur la question d’un hypothétique impôt sur la fortune ! » Des divergences gouvernementales que raillent les pirates, avant de se positionner sur trois thèmes, prioritaires à leurs yeux : liberté d’expression, présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE au second semestre 2015 et référendum consultatif du 7 juin.
> Référendum : 2 oui, 1 non et 1 « à voir »
Sur la question du référendum, les pirates saluent volontiers l’initiative, mais estime que « les questions qui y seront posées sont le fruit d’un calcul purement politique ». De plus, certaines questions « pertinentes » y seront éludées selon eux, notamment le cumul des mandats et l’instauration d’une circonscription électorale unique. Cela étant, les pirates ont déjà arrêté clairement leur position sur trois des quatre questions. Ils se prononcent en faveur du droit de vote des Luxembourgeois à partir de 16 ans et desrésidents non-luxembourgeois. À l’inverse, les pirates se prononcent contre la limitation à 10 ans des mandats ministériels, alors qu’ils attendent de voir à propos de la question relative aux relations entre Église et État.
Parallèlement à ces différentes prises de position, le parti est d’avis que la présidence tournante de l’UE qui sera assumée par le Grand-Duché au second semestre constitue une occasion de renforcer l’Europe au niveau mondial, de même que pour le Grand-Duché de mettre son « savoir-faire » en avant, notamment dans le domaine de la finance.
Rebondissant sur l’actualité, les pirates ont, en outre, abordé les questions de la liberté d’expression et du terrorisme, appelant Europol à se muer « en véritable police dotée de véritables pouvoirs ».
De notre journaliste Claude Damiani