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Plan prostitution : succès en demi-teinte du programme « Exit »


Les faits se sont produits rue de Strasbourg, dans la capitale. (illustration archives Fabrizio Pizzolante)

Combien de personnes livrées à la prostitution au Luxembourg ont réussi à en sortir par le biais du plan d’action national ? C’est ce qu’a souhaité savoir la députée CSV Nancy Arendt, dans une question à la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Si le programme dédié semble fonctionner, il a aussi ses limites.

Le renforcement de l’encadrement social, psychosocial et médical constitue l’un des piliers sur lesquels repose le Plan d’action national. Pour y parvenir, les travailleurs sociaux ont été mis à contribution sur le terrain et les ressources humaines renforcées auprès du service DROPIN de la Croix-Rouge. Avec notamment la mise en place d’une stratégie « Exit » pour les prostitué(e)s souhaitant quitter ce milieu. « Exit » épaule celles et ceux qui en ont besoin dans une recherche de logement, par exemple.

Dans sa réponse mardi, la ministre Taina Bofferding indique que depuis le lancement du programme il y a quatre ans, « quinze personnes se sont présentées auprès des responsables du DROPIN pour entamer les démarches nécessaires ». Trois n’y ont pas eu pas eu accès, ne remplissant pas les conditions préalables. Cinq autres ont abandonné le programme en cours de route et sont retournées dans la prostitution, précise encore la ministre. Elle explique ces ratés par des « lacunes linguistiques, différences culturelles, déficiences au niveau des formations… » qui peuvent bloquer un retour à l’emploi. Certain(e)s baissent aussi les bras devant la difficulté à trouver un logement et les lenteurs administratives. La ministre cite à ce propos la demande d’obtention du Revis.

Sept réussites

Des échecs contrebalancés par des réussites, puisque « cinq prostitué(e)s ont réussi à quitter durablement le milieu de la prostitution ». Deux autres, actuellement, « sont sur le point de réussir de réintégrer le premier marché du travail ». Taina Bofferding note aussi que certaines personnes parviennent à s’en sortir par leurs propres moyens, ou parfois même avec l’aide d’anciens clients. Des succès volontiers rapportés par les responsables du DROPIN qui s’en félicitent, quel que soit la voie empruntée pour sortir de la précarité.

La députée Nancy Arendt s’est également enquise de la situation au quartier Gare de la capitale. Un quartier malade de ses excès, entre trafic de drogue, agressions et prostitution, dont nous sommes récemment allés prendre le pouls à la rencontre de riverains excédés. Pour Taina Bofferding, les maux ne sont « pas exclusivement dus à la prostitution » et « les problèmes rencontrés sont multifactoriels ». Exigeant de fait « une coopération concertée » entre la Ville de Luxembourg, les autorités policières et judiciaires et leurs ministères de tutelle respectifs, les services sociaux…

Si la prostitution dite de rue tend à diminuer, grâce aux mesures gouvernementales selon la ministre, il demeure que nombre de personnes exploitées sexuellement le sont par le biais de réseaux criminels. Et il est autrement plus ardu d’en sortir.

LQ