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Pistes cyclables auto-éclairantes : une idée séduisante mais onéreuse


La Pologne s'est dotée de telles pistes auto-éclairantes. (photo #MisztalPhotography)

Interrogé dans une question parlementaire sur la possibilité de développer un système d’auto-éclairage sur les pistes cyclables du pays, le ministre François Bausch a apporté quelques explications. L’idée est certes séduisante, mais encore trop expérimentale et onéreuse pour être envisagée.

Les députés Max Hahn et Claude Lamberty (DP) ont eu connaissance de cette technologie basée sur l’application d’une couche de particules organiques sur la surface bitumée. Elles emmagasinent l’énergie solaire en journée, pour la réfléchir à la nuit tombée et éclairer la piste en bleu. D’après les députés, plusieurs villes d’Europe en seraient déjà dotées et d’autres seraient sur le point de s’en équiper. Ainsi « des installations d’éclairage à part ne seraient plus nécessaires », font-ils valoir.

100 000 euros pour 100 mètres

Le ministre du Développement durable ne partage pas tout à fait cet avis. Ses services et ceux de l’Administration des ponts et chaussées se sont renseignés sur le sujet. Il explique qu’aux Pays-Bas, un projet artistique sur ce modèle a été réalisé et a coûté quelque 100 000 euros par tranche de 100 mètres. Les calculs arrivent au même résultat : « Tous les projets et solutions trouvés semblent relativement onéreux », indique François Bausch. Il faudrait donc se limiter à « une application ponctuelle tout au plus à des lieux à haut potentiel touristique, notamment en centre urbain ».

Quoi qu’il en soit, ce système correspond davantage à un marquage luminescent et ne pourrait pas remplacer un éclairage classique quant à la sécurité des usagers, assure le ministre. Le laboratoire des Ponts et Chaussées a en effet mené des recherches indiquant que « les matériaux mis en œuvre ne permettent pas une illumination complète de la chaussée ».

Par ailleurs, « les essais se font sur des bouts de route qui varient entre 100 m et 720 m, il faut conclure que cette technologie est toujours au stade expérimental et qu’il serait judicieux d’attendre le développement futur de ce revêtement ». Il faudra en outre être attentif à l’impact du produit sur l’environnement et sur la santé humaine comme animale, prévient François Bausch.

Le Quotidien