La Chambre des députés recueille des pétitions publiques en ligne depuis avril 2014. Ces requêtes citoyennes établissent un rapport direct avec les politiques. Reste que beaucoup de demandes sont incongrues.
La dictature, c’est «ne parle pas». La démocratie, c’est «parle toujours, personne ne t’écoute…» La blague pourrait s’appliquer à de nombreuses pétitions en ligne. Depuis avril 2014, n’importe quelle personne inscrite au registre national peut soumettre une pétition, via le site de la Chambre des députés.
Certaines requêtes, fortement médiatisées, ne manquent pas d’instaurer une vraie discussion populaire. Les querelles sur le drapeau national, par exemple. Ou encore la pétition sur l’apprentissage professionnel de la natation à l’école, qui a dépassé les 4 500 signatures en juillet, et qui sera donc débattue à la Chambre à la rentrée.
Reste que dans de nombreux cas, les demandes ont quelque chose d’incongru. Elles sont rarement recevables d’ailleurs, mais le florilège ne manque pas de sel. Ainsi, de ces citoyens probablement fâchés avec leur portefeuille, qui signent «contre les radars fixes et mobiles !» ou encore «pour l’établissement d’un barème officiel de toutes prestations d’avocats». On sent que le dernier divorce est mal passé. Argent toujours, certains poussent carrément un coup de gueule contre les impôts sur le treizième mois !
Chevronnés de toutes les causes
Dans les rangs des pétitionnaires, on retrouve des chevronnés de toutes les causes. On ne devrait pas tarder à voir une pétition pour transférer le dentiste qui a tué «Cecil le lion» devant la Cour pénale internationale. En attendant, on a déjà eu – la tradition est choquante, c’est vrai – la pétition «contre le massacre insensé et cruel des baleines pilotes aux îles Féroé».
Du coup, une pétition existe aussi «pour sanctionner sévèrement les bourreaux des animaux !» Nos amies les bêtes sont encore à l’honneur avec celle-ci : «pour l’introduction d’un jour de congé légal en cas de décès d’un animal de compagnie». On imagine déjà des hamsters décimés dans tout le Grand-Duché à l’approche de la fin des vacances…
Hubert Gamelon
Retrouvez notre dossier spécial sur le sujet dans Le Quotidien papier de ce mercredi
Depuis le 30 juillet, la pétition n°523 qui milite pour l’introduction du « Roude Léiw », lion rouge emblème de Luxembourg, sur le drapeau national a recueilli pour l’heure quelque 475 signatures.
LeQuotidien.lu a lancé à cette occasion un sondage, pour connaître l’avis des internautes. Sur 165 personnes ayant exprimé leur opinion, 51,5% d’entre elles ne souhaitent pas voir le lion rouge orner la bannière tricolore du Grand-Duché et 48,5% y sont favorables.