Les pétitions publiques ont toujours autant de succès. Sept nouvelles pétitions sont ouvertes depuis vendredi dernier à la signature. Petit florilège et succès divers.
Congé paternité rétroactif, liberté de voter ou pas, liste noire des promoteurs qui ont perdu un procès pour malfaçon et idées pour une meilleure mobilité. Il y en a pour tout le monde.
Sur les sept nouvelles pétitions ouvertes à la signature depuis vendredi dernier, deux concernent la voiture et la mobilité. La première pétition propose de résoudre une partie du problème de la mobilité par l’immobilité. L’auteur de la pétition, Gabriele Catini, plaide pour la décentralisation, le télétravail et les plages horaires mobiles, parce qu’une heure pour parcourir 20 kilomètres d’autoroute le soir en rentrant à la maison ce n’est plus vivable.
Il a déjà recueilli une centaine de signatures depuis vendredi, encore loin des 4 500 nécessaires d’ici le 8 décembre pour avoir droit d’en débattre devant les députés.
Si l’idée du télétravail et de la décentralisation des emplois n’est pas nouvelle, la pétition veut instaurer des plages horaires de travail flexibles. «Donner le droit aux personnes avec emploi itinérant, tels que délégué commercial, technicien, installateur, aide-soignante à domicile, etc., de ne pas devoir se présenter au lieu de travail central de l’entreprise, mais de rejoindre leur premier client, patient ou fournisseur directement de chez elles», demande l’auteur de la pétition.
Cela ne résoudra pas grand-chose sur nos routes. «L’unique solution viable à la mobilité au Luxembourg pourrait se trouver dans l’immobilité des salariés qui ont un emploi le permettant», plaide le pétitionnaire. Le télétravail partout là où c’est possible, voilà la solution, selon lui. Le gouvernement l’étudie aussi.
Mais se pose alors le problème du régime fiscal des travailleurs non résidents qu’il faudra, selon lui, reconsidérer.
Autre pétition qui concerne la voiture, les embouteillages et la pollution, celle de Cyril Perrichon qui vise à imposer une taxe de circulation à tous les véhicules qui empruntent les routes du Luxembourg «sous forme de vignette autocollante comme en Suisse et en Autriche», propose-t-il. Depuis vendredi dernier, date d’ouverture à la signature, cette pétition a déjà recueilli 338 adhérents.
Libre de voter ou pas
L’auteur de la pétition estime que les automobilistes Luxembourgeois sont traités d’une façon «inégale» par rapport aux automobilistes étrangers, parce qu’ils doivent s’acquitter d’une vignette calculée sur l’émission de CO2 des véhicules. «Les recettes de cette vignette permettraient de financer en partie la modernisation des infrastructures existantes ainsi que de financer en partie la mobilité au Luxembourg. Il n’est pas juste qu’uniquement les véhicules immatriculés au Luxembourg soient assujettis à cette taxe de circulation. Ou alors il faudrait abolir cette taxe de circulation tout simplement», propose-t-il.
Une nouvelle pétition déposée par Daniel Lauckes concerne le libre choix personnel de vote concernant les élections communales, nationales et européennes. «Je voudrais que tous les Luxembourgeois puissent avoir le libre choix d’aller voter ou non», écrit-il. «Par cette décision les députes du Luxembourg verront dans les suffrages ce que la population désire vraiment, et il y aurait beaucoup moins de votes blancs ainsi que des votes invalides», conclut-il. Pour l’heure et depuis vendredi, il a recueilli 82 signatures. Le plus gros succès enregistré depuis vendredi concerne la nouvelle pétition qui revendique la rétroactivité du congé paternité de dix jours à l’année 2017. Le but est simple : faire profiter les papas du Luxembourg de dix jours de repos et bénéficier de quelques jours en famille. La pétition a déjà recueilli 482 signatures.
Plus inédit, cette pétition qui demande une modification ponctuelle de la loi sur la protection des données personnelles dans l’intérêt des citoyens du Luxembourg. De quoi s’agit-il? De la constitution d’une liste ou d’un registre public des promoteurs qui ne remplissent pas leurs engagements lors de la construction d’une maison ou d’un appartement. «Étant donné que les promoteurs ne voudront pas se retrouver sur la liste, ils sont stimulés à livrer une meilleure qualité au niveau de leurs constructions. Un autre effet sera aussi que les promoteurs vont mieux superviser leurs chantiers et travailler ou laisser faire travailler selon les règles de l’art des différents corps de métier», écrit l’auteur de la pétition. Elle n’a recueilli que 19 signatures pour l’instant.
Geneviève Montaigu