Jusqu’à la fin août, 261 carcasses de sangliers ont été analysées pour détecter une possible infection à la peste porcine. Tous les tests sont négatifs. Au Grand-Duché comme en Belgique, il reste à «finir le boulot».
Depuis le mois de septembre 2018, la peste porcine tient en haleine les autorités et agriculteurs belges et luxembourgeois. Comme le rappellent nos confrères de L’Avenir, le premier cas de peste porcine africaine (PPA) était découvert le 9 septembre à Buzenol, localité située à mi-chemin entre Virton et Étalle. Au Grand-Duché, l’alerte a été déclenchée le 13 septembre.
«Un an plus tard, 110 000 hectares situés entre Cugnon, Orgeo, Neufchâteau, Léglise, Arlon et les frontières françaises et grand-ducales sont toujours impactés par celle qu’on appelle la PPA. Si l’épizootie est toujours présente, elle affiche toutefois un très net recul», affirment nos confrères belges dans leur édition du 29 août. Seules deux carcasses infectées ont été trouvées en juillet. Une autre s’est ajoutée en août.
Au Grand-Duché, tous les tests pratiqués sur des carcasses de sangliers restent négatifs. Jusqu’au 29 août, le Laboratoire de médecine vétérinaire de l’État a procédé à 261 analyses, dont 212 ont concerné des carcasses retrouvées dans la zone blanche décrétée dans la partie sud-ouest du pays, le long de la frontière belgo-luxembourgeoise.
«Il reste toujours des sangliers dans la zone blanche. L’Inspection vétérinaire et l’administration de la Nature et des Forêts vont installer dans les jours à venir des cages-pièges pour dépeupler complètement la zone blanche», indique le ministre de l’Agriculture, Romain Schneider, contacté par nos soins. Lors de la chasse aux sangliers organisée les 4 et 5 juillet derniers, le ministre avait déjà annoncé qu’établir un vide sanitaire était un objectif primordial.
Pas avant août 2020
Son collègue belge René Collin, ministre wallon de la Nature et de la Forêt, partage cet avis. «Il faut débarrasser la zone infectée et toute la zone périphérique de l’ensemble des sangliers. L’objectif est qu’en fin d’année, on ne trouve plus de sanglier dans ces zones», a-t-il indiqué dans un entretien accordé à L’Avenir. «Il ne faudrait pas qu’au vu des chiffres actuels qui sont très bons, les chasseurs s’imaginent qu’on peut baisser la garde. Au contraire, fort de ces bons résultats, on doit finir le boulot. C’est la seule façon de se débarrasser du virus», poursuit le ministre wallon.
Au Grand-Duché, une nouvelle chasse d’ampleur n’est pas prévue. Mais, comme indiqué plus haut, les cages-pièges doivent permettre d’atteindre l’objectif (lire également ci-dessous). En Belgique, 150 de ces cages-pièges ont été installées.
«La situation s’est un peu calmée, mais l’alerte n’est pas encore levée», insiste le ministre luxembourgeois de l’Agriculture. Côté belge, la zone blanche est délimitée par une clôture de 256 kilomètres, soit plus que la distance entre Arlon et Anvers. Côté grand-ducal, toutes les dispositions sont prises pour élargir, le cas échéant, la zone blanche. «S’il faut étendre la clôture plus au nord, tout est prêt pour le faire rapidement», annonce Romain Schneider. Un prochain point sera fait lors de la réunion de rentrée du Conseil de gouvernement, fixée à lundi prochain.
Le chemin pour le retour à une situation à la normale reste encore long. La Commission européenne impose des conditions pour que les zones concernées en Belgique et au Luxembourg retrouvent le statut de région indemne de la peste porcine africaine. Selon le ministre de l’Agriculture, le délai imposé par Bruxelles peut atteindre les 12 mois après la découverte du dernier cas positif. L’alerte pourra donc être levée au plus tôt en août 2020.
David Marques