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Paulette Lenert : «Tenez bon !»


La ministre de la Santé, Paulette Lenert, exhorte la population à poursuivre ses efforts pour contrer le virus. (Photo : Tania Feller)

Le Luxembourg ne voit pas encore le bout du tunnel en matière de Covid-19, même si des améliorations commencent à s’esquisser.

Bien que le nombre de morts ait fait un bond énorme ces deux derniers jours (+8 décès), le nombre de nouvelles infections est en baisse (+189 nouveaux cas positifs). C’est le signe que les mesures mises en place par le gouvernement pour empêcher la propagation du virus commencent à porter leurs fruits, a indiqué la ministre de la Santé, Paulette Lenert, vendredi en fin d’après-midi lors d’une conférence de presse. Ce n’est donc pas le moment de relâcher ce bel effort collectif malgré le long week-end de Pâques qui s’annonce. «Tenez bon!, a lancé la ministre. Il va encore falloir être patients.»

La sortie de la crise, et donc du confinement, n’est pas encore pour tout de suite, même si le gouvernement a élaboré une stratégie de sortie qui sera présentée par le Premier ministre, Xavier Bettel, la semaine prochaine. «La situation en Europe reste préoccupante. Selon les évaluations de risques les plus récentes effectuées, la crise n’est pas près de se terminer. Elle sera longue et nous ne retrouverons pas du jour au lendemain la vie que nous avons connue avant la crise», prévient la ministre, préoccupée par cette situation qui a, le rappelle-t-elle, un coût humain et sanitaire, mais également économique et psychologique, qui ne cesse de croître.

Le coût humain doit rester le plus bas possible. C’est pourquoi le Luxembourg ne lésine pas sur les tests de dépistage du virus au point d’être le pays européen à en effectuer le plus proportionnellement à sa population. Six fois plus que la Belgique, la France et les Pays-Bas. «Nous voulons conserver cette position, car les tests sont un des moyens de pouvoir réagir efficacement», précise la ministre. Une application de suivi des personnes atteintes du virus a été lancée dans le même but : maîtriser au mieux la situation et faire en sorte que «les probabilités calculées se rapprochent le plus possible de la situation réelle».

L’évolution de la crise difficile à prévoir

Tant que ce n’est pas le cas, l’évolution de la pandémie reste difficile à prévoir et les besoins difficiles à estimer. C’est la raison pour laquelle le Luxembourg n’a pas accueilli de nouveaux malades supplémentaires de la région française du Grand Est. Les séjours des personnes atteintes du coronavirus dans les services de soins intensifs sont longs. Trois semaines au moins, selon la ministre. Les places sont donc longuement occupées et les capacités sanitaires du Luxembourg ne sont pas extensibles. «Nous devons garder un œil sur nos capacités» en vue d’une éventuelle augmentation des besoins nationaux de places dans les services de soins intensifs, a estimé la ministre.

Paulette Lenert en a profité pour rappeler que les personnes atteintes de maladies chroniques et les autres personnes malades ne devaient surtout pas éviter de contacter leurs médecins ou de se rendre à l’hôpital par peur d’y contracter le virus ou de prendre la place d’un malade du virus. Les filières de soins sont différentes.

Enfin, la ministre a également évoqué la question des masques de protection. 192 000 ont été distribués depuis le début de la crise. S’il est toujours difficile d’en obtenir, au point que le port de masques alternatifs a été autorisé au grand public, le stock de masques homologués dont dispose le gouvernement est six à sept fois plus important qu’il y a un mois. Les masques qui le composent continueront, comme les tests de dépistage, d’être fournis en priorité aux professionnels de santé.

Le message global à retenir de la conférence de presse de la ministre est que «ce n’est pas fini» et que ça va être long. Mais cette longueur est toute relative si chacun respecte les consignes et que la propagation du virus continue de faiblir.

Sophie Kieffer