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Patrick Arendt (SEW/OGBL) : «Le ministre ne pense qu’à son image»


Le président du SEW/OGBL, Patrick Arendt, dénonce encore et toujours le «refus de dialogue» de la part du ministre de l’Éducation nationale. (Photo : Hervé Montaigu)

Les rentrées scolaires se suivent et se ressemblent pour le SEW/OGBL. Le syndicat fustige à nouveau le fait de se retrouver chaque année face au fait accompli en matière de réformes.

À l’occasion de sa traditionnelle conférence de presse de la rentrée scolaire, le syndicat SEW/OGBL réitère ses reproches contre ce qu’il considère comme une démarche unilatérale du ministre Claude Meisch, dans le cadre de ses annonces de réformes du système scolaire.

La relation entre le ministère et le syndicat aurait certes connu différentes phases depuis l’arrivée de Claude Meisch rue Aldringen, mais les revendications du SEW ne sont toujours pas prises en compte, selon son président, Patrick Arendt. «La situation actuelle est telle que les mesures et réformes décidées par le ministre sont prises unilatéralement, sans concertation préalable», déplore le président du SEW, responsable de l’enseignement fondamental au sein du syndicat.

Et d’ajouter, de manière particulièrement acide : «Il n’y a aucun dialogue en amont et les acteurs du terrain, à savoir les instituteurs et enseignants, se voient imposer les réformes déjà actées. Le plus important, pour le ministre, s’avère être son apparence. Il s’est mis en scène d’une façon pénible hier (lire lundi), lors de la présentation de cette rentrée scolaire 2021/2022, en faisant des annonces spectaculaires. Mais nous, acteurs du terrain, cherchons des solutions concrètes aux problèmes qui se posent dans les établissements scolaires. Le ministre ne pense qu’à son image.» De son côté, le vice-président du SEW, Jules Barthel, chargé de l’enseignement secondaire, estime que «le Covid semble avoir été un alibi pour éviter toute entrevue».

 

«Le métier a perdu de son prestige»

L’introduction de directions régionales aurait fait que les instructions sont hiérarchisées du haut (ministère) vers le bas (écoles) et les problèmes pédagogiques seraient orientés administrativement. «Un profond fossé s’est creusé entre les directions et les acteurs du terrain. Cette manière de procéder provoque une perte de confiance et une résignation dans le chef des instituteurs, lesquels se retrouvent toujours plus en conflit avec les parents d’élèves, qui, eux, se basent sur les propos du ministre pour qui tout serait positif. Il faut revenir à un système de cogestion!» Voilà pour la forme…

Sur le fond, le SEW/OGBL ne se montre pas plus tendre et revendique de «réelles et rapides réformes». Il se dit sceptique aussi par rapport aux cours d’appui, qui seraient «insuffisants», et craint que les inégalités entre élèves en matière de niveau d’éducation n’augmentent. De plus, le syndicat alerte au sujet d’une pénurie d’enseignants, «le métier ayant perdu son prestige et de son attractivité. Il faut le revaloriser.» Enfin, plus spécifiquement pour le secondaire, Jules Barthel juge que «la pandémie a été relativement bien gérée» dans les lycées du Grand-Duché, par rapport aux établissements d’autres pays et notamment ceux de la Grande Région.

Concernant la volonté accrue de Claude Meisch d’orienter sa politique vers la digitalisation, Jules Barthel a regretté qu’aucun concept n’ait été évoqué au sujet du harcèlement en ligne. Il a aussi évoqué l’absence de plan relatif au harcèlement sexuel, au suicide et à la dépendance croissante des jeunes à l’alcool et aux médicaments. Dans ce cadre, le SEW entend prendre les devants en organisant une conférence sur ces thèmes le 18 octobre, conjointement avec l’Apess (Association des professeurs de l’enseignement secondaire et supérieur du Grand-Duché).

Claude Damiani 

École obligatoire jusqu’à 18 ans ?
«C’est de la com ministérielle!»

Le président du SEW/OGBL est plus que dubitatif à l’égard de l’annonce par le ministre Claude Meisch de la prolongation de l’obligation scolaire jusqu’à l’âge de 18 ans et non plus 16 ans, pour prévenir le décrochage : «Il n’y a rien de concret, rien de discuté, c’est trop tôt pour commenter cette annonce. Il faut en parler!» Patrick Arendt estime que cette annonce fait partie de la «stratégie de relations publiques du ministre». En d’autres termes, il s’agirait de «com ministérielle». «Je l’ai interprétée de cette façon», indique-t-il, tout en soulignant qu’une telle mesure, si elle devait devenir réalité, n’aurait pas un impact sur le seul système scolaire, «mais sur la société tout entière, le marché du travail, le système de pensions…».

Un commentaire

  1. Alors Meisch doit penser à rien du tout, vu que son image est nulle…