Dix patients participent en ce moment à l’essai clinique d’un dispositif dentaire miniature pour traiter les troubles moteurs liés à la maladie de Parkinson. Une révolution mondiale dont le Luxembourg a la primeur.
Un pas de géant pourrait bien être franchi au Luxembourg dans le traitement de la maladie de Parkinson avec un essai clinique mené en ce moment par le Centre hospitalier de Luxembourg (CHL) et le Luxembourg Institute of Health (LIH) : les chercheurs testent un tout nouveau dispositif dentaire miniature qui permet aux patients de recevoir leur médicament en continu. Avec l’espoir d’améliorer la prise en charge des symptômes de cette maladie neurodégénérative qui concerne environ 1 000 personnes au Luxembourg et sept millions dans le monde.
Et ce n’est pas un hasard si le Grand-Duché a été sélectionné avec l’Italie et l’Espagne pour prendre part à cette étude scrutée depuis le monde entier : depuis le lancement en 2015 d’un centre national d’excellence en recherche sur la maladie de Parkinson, le Luxembourg bénéficie d’une reconnaissance internationale en la matière. «Cet essai est une preuve que le pays est désormais reconnu pour sa recherche de pointe sur la maladie et nous nous sentons privilégiés d’être les premiers à tester cette nouvelle technologie», se réjouit le professeur Rejko Krüger, investigateur principal auprès du CHL et directeur de la médecine translationnelle transversale au LIH. «Nous faisons aujourd’hui partie des grands centres spécialisés auxquels les sociétés pharmaceutiques font appel pour évaluer de nouveaux produits.» À charge aux équipes médicales et scientifiques de déterminer si ce nouveau système est sûr, bien toléré et efficace.
C’est parce qu’elle affecte les neurones producteurs de dopamine que la maladie de Parkinson entraîne l’apparition de tremblements et autres troubles moteurs. «L’enjeu est donc non seulement de compenser le déficit en dopamine mais aussi de le stabiliser tout au long de la journée : c’est ce qui permet aux patients de mener une vie à peu près normale tandis que la maladie continue de progresser», explique le professeur en neurosciences à l’université du Luxembourg.
Problème : le médicament peut être à l’origine de complications à moyen terme lorsqu’il est pris par voie orale en comprimés. Seule alternative, opter pour une pompe qui délivre le traitement par voie intra-intestinale, avec une lourde opération chirurgicale à la clé et l’obligation de porter l’appareil sur soi en permanence.
Une mise sur le marché dans plusieurs années
Le nouveau dispositif testé au Luxembourg ne nécessite rien de tout cela : il se présente comme un simple appareil dentaire amovible, à placer sous le palais, équipé d’une pompe miniaturisée qui libère des doses de médicament directement dans l’arrière-bouche de manière constante. «Le patient avale son médicament sans y penser, note le professeur Rejko Krüger. Il suffit de recharger la pompe chaque matin avec une pâte contenant le médicament et de retirer son appareil au moment des repas.»
Une technologie révolutionnaire rendue possible par la collaboration entre ingénieurs, médecins et chercheurs : «La personne qui a inventé cette pompe miniature n’avait aucune idée des domaines dans lesquels elle allait pouvoir servir. Pour Parkinson, dont le défi est la médication continue, on a tout de suite identifié un potentiel énorme.»
Les hypothèses des chercheurs vont maintenant être confrontées à la réalité pendant un mois, auprès des patients participants à l’essai qui seront soumis à des analyses afin de vérifier que le taux du médicament dans leur sang reste bien stable. Ensuite, une nouvelle phase se concentrera sur le dosage et une fois tous les feux au vert, y compris ceux des autorités, il faudra tout de même attendre encore quelques années avant de trouver la pompe miniature en pharmacie.
La bonne nouvelle étant que les patients qui auront participé aux tests pourront garder le dispositif dentaire et en profiter en avant-première – sous réserve que l’étude soit concluante bien sûr. «Cet essai révolutionnaire leur donne accès aux traitements du futur», commente le professeur Rejko Krüger, qui précise que les dix places disponibles n’ont pas encore été attribuées. Ainsi, tout patient atteint de la maladie de Parkinson qui constaterait que son médicament agit moins, voire n’agit plus à certains moments, peut se porter candidat pour rejoindre l’étude.
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Christelle Brucker
Mon mari 72 ans en mars 2023 est diagnostiqué Syndrome parkinsonien de type atrophie multisystematisee depuis juin 2021.
Nous souhaiterions savoir s il pourrait participer à un protocole d essai avec le dispositif dentaire, décrit ci-dessus.
Nous habitions Luxembourg et le Docteur Bolyn au Kirchberg s est occupé de mon mari. Puis nous sommes venus habiter Nancy en France et il est suivi par le Dr Hopes au CHU.
Il est de plus en plus diminué, raideur, lenteur, peu de tremblements, problème de déglutition, problèmes urinaires, constipation, dépression.
Merci de votre réponse.
Martine Philippe