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Parité : le CSV refuse tout quota de femmes sur ses listes


Près de 250 délégués nationaux ont participé au congrès extraordinaire du CSV, samedi. L'amendementde la circonscription CSV Nord de Martine Hansen a provoqué quelques discussions controversées. (photo Hervé Montaigu)

Dans le texte réformant les statuts du CSV, adopté samedi, ne figure finalement pas l’obligation de présenter au moins 40% de femmes sur ses listes pour les élections législatives et européennes. Le quota reste néanmoins un « objectif » à atteindre.

C’est un congrès extraordinaire mouvementé qu’a vécu samedi matin le Parti chrétien social (CSV) au Forum Geesseknäppchen. À l’ordre du jour figurait la réforme générale des statuts du parti. La question des quotas hommes/femmes sur les listes électorales a fait débat entre les délégués nationaux.

Les derniers congrès extraordinaires entraînant une grande réforme des statuts du CSV remontent à 1977 et 2001. « Aujourd’hui, c’est un congrès important dans l’histoire du parti .» Voici les mots employés, samedi matin, par le président du CSV, Marc Spautz, dès l’ouverture du congrès.

Pas moins de 91 articles et 35 amendements étaient soumis au vote des délégués nationaux. Parmi les plus importants points de la réforme des statuts figuraient une meilleure implication des membres dans la vie du parti, la procédure de nomination des têtes de listes ainsi que la représentation hommes/femmes sur les listes électorales. Et c’est cette dernière question qui a de loin dominé les discussions. Le congrès de samedi n’est pas prêt d’être oublié.

Alors que le projet de réforme soutenu par le comité national prévoyait un quota minimum de 40 % pour les listes de candidats des élections nationales et européennes, la circonscription CSV Nord a proposé un amendement selon lequel le quota des 40 % ne devrait pas être une obligation, mais un objectif à atteindre : «Chaque sexe devrait au niveau national au moins proposer 40 % des candidats pour les listes des élections nationales et européennes.» La présidente de la circonscription Nord, Martine Hansen, s’oppose à l’idée d’un « quota fixe ».

Pour rappel, en septembre dernier, le gouvernement a présenté un projet de loi prévoyant l’introduction de l’obligation de la présence de 40 % de candidats de chaque sexe sur les listes à présenter par les partis politiques pour les élections législatives et européennes. Sinon les partis risquent des sanctions financières.

Zeimet : «Faisons un pas en avant»

Actuellement, 64,59 % des membres du CSV sont des hommes et 35,41% des femmes. « Faisons un pas en avant et ne faisons pas du surplace .» Tout en rappelant qu’en 2001, le CSV avait déjà introduit le quota d’un tiers minimum pour chaque sexe, le secrétaire général, Laurent Zeimet, a appelé les délégués à rejeter l’amendement de la circonscription Nord.

Finalement, il aura fallu deux votes pour trancher la question. En effet, lors du premier vote, 158 délégués nationaux sur les 242 votants (soit 65,3 %) se sont prononcés en faveur de l’amendement du CSV Nord. Il manquait toutefois 3 voix pour atteindre la majorité de deux-tiers requise.

Sur proposition de Marc Spautz, un second vote a donc été organisé. Sur les 227 délégués nationaux qui ont voté cette fois-ci, 157 (69,2 %) se sont prononcés en faveur de l’amendement. Plus de trois heures après le début du congrès, les délégués ont fini par adopter à la quasi-unanimité l’ensemble des nouveaux statuts du parti. Seuls cinq délégués se sont abstenus.

En adoptant sa réforme des statuts, le CSV a accompli samedi une étape importante dans son processus de modernisation et de renouvellement que le parti s’était fixé après la perte du pouvoir en 2013. La prochaine étape concerne désormais le renouvellement du programme de base du parti. « Le 19 mars, quand nous aurons terminé ce renouvellement que nous avons discuté en 2014, il sera important de mettre au centre les élections communales de 2017, législatives de 2018 et européennes 2019 », a annoncé Marc Spautz.

Fabienne Armborst

Il n’y aura pas de primaires

Parmi les 35 amendements soumis au vote des délégués nationaux figurait également la proposition de Serge Wilmes d’organiser des «primaires» : « Je propose que la future tête de liste soit désignée par tous les membres (10 000) du CSV .» Son amendement a été rejeté par 146 voix contre 57. Selon les nouveaux statuts adoptés samedi, la nomination de la tête de liste du CSV reviendra aux délégués nationaux et des circonscriptions dans le cadre d’une assemblée (Konvent). Ce qui donne le droit de vote à un total de 2 500 personnes.