Déi Gréng montent au créneau pour dénoncer une décision «aberrante».
La Belgique a acté jeudi son renoncement à sortir du nucléaire par un vote des députés abrogeant une loi emblématique de 2003, conformément à l’engagement du gouvernement dirigé par Bart De Wever.
Concrètement, le nouveau texte, voté à une large majorité, supprime toute référence à une sortie de l’atome en 2025, ainsi que l’interdiction de construire de nouvelles capacités de production nucléaire. La nouvelle loi offre en outre la possibilité d’étendre la durée de vie d’autres réacteurs, au-delà des deux déjà prolongés pour dix ans, jusqu’en 2035.
«Ce que le ministre belge de l’Énergie, Mathieu Bihet, célèbre comme un tournant historique est en réalité une aberration. L’énergie nucléaire ne peut constituer une option durable pour l’approvisionnement énergétique futur. Elle rend l’Europe dépendante des importations d’uranium en provenance de pays tiers autocratiques», fustige l’ancienne ministre luxembourgeoise de l’Environnement, Joëlle Welfring, dans un communiqué diffusé vendredi par déi gréng.
«Un gaspillage de ressources»
L’inquiétude est d’autant plus importante que la centrale nucléaire de Tihange, située près de Liège, ne se trouve qu’à 80 km de la frontière luxembourgeoise. L’autre centrale belge est implantée à Doel, non loin d’Anvers.
«Investir des milliards dans une technologie nucléaire obsolète est un gaspillage de ressources. Cet argent devrait être investi dans des technologies d’avenir. De plus, les centrales nucléaires ne sont pas seulement coûteuses et risquées, elles sont également vulnérables aux conditions climatiques extrêmes. Comme le montre l’exemple de Cattenom, leur fonctionnement ne peut pas être fiable en période de canicule et de bas niveau d’eau», renchérit Jessie Thill, ex-députée de déi gréng et physicienne environnementale de formation.
Trois des sept réacteurs belges ont déjà été déconnectés du réseau depuis 2022, et deux autres doivent l’être à l’automne prochain.