Grâce au Pacte climat de 2013, les communes ont pu prendre un rôle actif en matière de lutte contre les changements climatiques. Sa mouture 2.0 a été présentée.
«Nous espérons qu’avec le nouveau paquet de mesures qui nous permet de mieux soutenir les communes financièrement, de mieux les conseiller et d’impliquer encore plus les citoyens, nous parviendrons à encourager les communes à s’engager encore davantage pour la protection du climat», a indiqué vendredi la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, en marge de la journée du Pacte climat organisée de manière virtuelle. Non seulement, le Pacte climat, victime de son succès, est prolongé jusqu’en 2030, mais il est assorti de nouvelles mesures pour permettre aux communes d’aller encore plus loin dans la protection climatique.
Depuis 2013, absolument toutes les communes luxembourgeoises se sont engagées. Soixante-seize (sur 102) ont mis en œuvre plus de la moitié des 79 mesures proposées et 13 ont joué les bons élèves en appliquant les trois quarts de ces mesures. Cette année, sept communes ont obtenu de nouvelles certifications, dont Wiltz qui devient la première commune au Luxembourg à décrocher la certification concernant l’économie circulaire. Certification qui fait partie des nouveautés du Pacte climat 2.0. présenté vendredi par la ministre. «Nous voulons approfondir les mesures, miser davantage sur une approche quantitative en mettant en place des indicateurs qui nous permettent de mieux cibler certains résultats. Il ne faut pas oublier que les communes, en s’engageant dans le Pacte climat 2.0, nous aident à transposer les plans nationaux sur le climat et l’énergie, ainsi qu’à devenir plus résilients», explique la ministre.
La nouvelle mouture du pacte navigue entre adaptation au changement climatique, mesures de protection, émulation et inventaire chiffré.
Des nouvelles thématiques ajoutées
Pour aider les communes à voguer de mesure en mesure, le pacte 2.0 leur crée un meilleur cadre de travail en étendant l’offre de conseil. Il s’agit d’un des principaux changements entre les deux pactes. Au conseiller climat qui devient un facilitateur et dont le lien avec les instances communales de même que son rôle de communicant sont renforcés, s’ajoutent des conseillers spécialisés. Ils seront à la fois des référents sur des thématiques telles que l’économie circulaire ou la rénovation énergétique qui s’ajoutent au catalogue de mesures, et des accompagnateurs ponctuels. La disponibilité des conseillers auprès des communes est étendue et la prise en charge de leurs frais par l’État est «renforcée de 50 %».
Autres nouveautés : l’introduction d’un nouveau niveau de certification à 65 % pour réduire l’écart difficile à franchir pour certaines communes entre 50 et 75 % de mesures réalisées, des audits tous les trois ans pour obtenir des certifications et des aides financières de l’État, l’introduction d’une prime unique de 10 000 euros pour l’obtention de certifications thématiques, la suppression de la subvention forfaitaire et une augmentation conséquente de la subvention variable annuelle qui dépend du niveau de certification et du nombre d’habitants de la commune.
La mise en place des mesures et leur suivi seront assurés par My Energy, notamment grâce aux conseillers de terrain que l’entreprise fournira et aux audits qu’elle réalisera pour le gouvernement et les communes. Le projet de plan climat 2.0. a été approuvé par le Conseil de gouvernement. Le ministère attend désormais l’avis favorable du Conseil d’État pour pouvoir commencer à l’appliquer avec l’aide de ses nombreux partenaires.
Pour lutter au mieux contre le changement climatique, le gouvernement luxembourgeois a décidé d’instaurer en 2013 le Pacte climat, accord par lequel les communes s’engagent à développer des projets en faveur de l’environnement, en contrepartie d’une assistance technique et d’un soutien financier de la part de l’État. En signant ce pacte, les communes s’engagent à structurer leur politique climatique et énergétique en mettant en place une équipe Climat, une gestion de qualité qui sera reconnue par la certification European Energy Award et un système de comptabilité énergétique des infrastructures communales pour mesurer la consommation d’eau, d’énergie et quantifier les émissions de CO2.
Sophie Kieffer