La session annuelle de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE s’est clôturée lundi à Luxembourg. La résolution finale appelle notamment à la fin du confit armé dans l’est de l’Ukraine et souligne l’inquiétude quant aux effets de l’état d’urgence en Turquie.
Depuis jeudi, 274 parlementaires issus des 57 pays membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) étaient réunis au Luxembourg. Le Grand-Duché a accueilli la première fois l’Assemblée parlementaire (AP-OSCE) de l’organisation internationale œuvrant pour la paix et la sécurité à travers le monde.
Si le point positif de l’OSCE est que des pays diamétralement opposés, comme la Russie, l’Ukraine ou les États-Unis, se réunissent autour d’une même table, il ne reste pas évident de dégager des compromis.
«Nous ne pouvons plus admettre que des civils souffrent de conflits politiques», avait lancé jeudi George Tesereteli, président de l’AP-OSCE. Cet état d’esprit se retrouve dans la déclaration de Luxembourg. Mais en fin de compte, les délégations russe et turque n’ont pas approuvé le texte, ardemment négocié ces quatre derniers jours.
Le blocage de la Russie et de la Turquie peut s’expliquer par le fait que l’action des deux pays est visée par la résolution finale, qui sera transmise aux gouvernements des 57 pays formant l’OSCE.
«Retrait total des armes de gros calibre»
Dans le chapitre I de la déclaration, consacré aux «Affaires politiques et sécurité», l’AP-OSCE «appelle» ainsi «à la cessation des hostilités militaires dans l’est de l’Ukraine, au retrait total des armes de gros calibre par les deux parties, à l’arrêt immédiat de l’emploi de mines terrestres et à un investissement accru dans les travaux de déminage, à la fin de l’occupation de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol, au retrait des forces militaires russes du territoire ukrainien et à un règlement global du conflit fondé sur la pleine application des Accords de Minsk, notamment les obligations découlant de ces derniers, auxquelles n’a pas satisfait la Fédération de Russie».
La Turquie est visée dans le chapitre II, intitulé «Démocratie, Droits de l’homme et questions humanitaires». De un, l’Assemblée parlementaire «note avec préoccupation que depuis l’instauration de l’état d’urgence et des mesures prises par la suite par le gouvernement turc, le nombre de demandes d’asile présentées par des citoyens turcs a considérablement augmenté». Par conséquent, la Turquie est invitée «à mettre effectivement en œuvre ses engagements dans le domaine de la démocratie, de l’état de droit et du respect des droits de l’homme».
L’AP-OSCE «condamne» aussi «l’assassinat brutal de Jamal Khashoggi au Consulat d’Arabie saoudite à Istanbul», un acte qualifié de «crime odieux et atteinte inacceptable aux libertés journalistiques». Le faits datent du 2 octobre 2018.
Brexit et climat
Parmi les autres points à retenir de la déclaration de Luxembourg, on notera que les parlementaires demandent «instamment à l’OSCE (…) d’accorder une attention particulière à la situation le long de la frontière entre l’Irlande du Nord et l’Irlande, compte tenu en particulier du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne et de l’importance de protéger l’Accord du Vendredi saint, qui lui-même protège la continuité de la paix sur l’île d’Irlande».
Plusieurs paragraphes de la déclaration sont aussi consacrés au climat. L’AP-OSCE ne se contente pas d’ «exhorter les parlements et les gouvernements «à faciliter la ratification de l’Accord de Paris de 2015 sur le changement climatique», mais «recommande» aussi que les États membres «mettent en œuvre des politiques telles que des systèmes de plafonnement et d’échange et des taxes sur le carbone qui établissent un prix financier applicable aux émissions de CO2, à la fois pour tenir compte des dommages environnementaux provoqués par cette pollution et pour renforcer les mesures d’incitation économique à abandonner les combustibles fossiles au profit des énergies propres».
David Marques
Bizarre , que les vraies démocraties qui ne votent aps 😉 😉