Le syndicat a lancé, depuis lundi, une semaine de manifestations. Il exige que les carrières des professions de santé et socio-éducatives soient revalorisées au niveau de celles de la fonction publique.
Mêmes niveaux d’études, mais salaires différents : l’OGBL appelle le gouvernement à respecter l’accord qu’il a conclu avec lui en novembre 2014 et qui prévoit «la transcription de la réforme des carrières de la fonction publique dans le secteur hospitalier et le secteur des aides et de soins».
Si l’appellation large des «professions de santé et socio-éducatives» regroupe divers secteurs, le combat est le même pour l’OGBL. Une première, d’ailleurs, pour le syndicat, qui a lancé lundi le premier des quatre piquets de protestation qu’il a programmés durant cette semaine. «Cette semaine d’actions est particulière pour l’OGBL qui a décidé, pour la première fois, d’associer les secteurs régis par les conventions collectives SAS (secteur d’aide et de soins) et FHL (secteur hospitalier), en vue d’atteindre le même objectif», a ainsi lancé la secrétaire syndicale, Nora Back, à la centaine de manifestants pacifiquement réunis, lundi, devant le centre hospitalier du Nord (CHDN) d’Ettelbruck.
Une grande première pour l’OGBL, donc, avant ses prochaines actions prévues cet après-midi devant le siège de HELP, puis jeudi et enfin samedi. Et l’appel a vraisemblablement été entendu, plus d’une centaine de manifestants s’étant réunis devant le centre hospitalier du Nord pour défendre leur cause commune. Armés de drapeaux aux couleurs de l’OGBL et de pancartes aux slogans revendicateurs à souhait, les manifestants ont pacifiquement écouté leur chef de file, Nora Back, et entrecoupé ses différentes interventions par des salves d’applaudissements nourris.
Discrimination salariale et inégalité des chances
Au niveau de ses revendications, l’OGBL a appelé le gouvernement à respecter ses engagements, à savoir le fameux accord du 28 novembre, conclu aussi bien avec lui qu’avec le LCGB et la CGFP. Or selon cet accord, la réforme dans la fonction publique et l’accord salarial «auront un impact sur les négociations de la convention collective des secteurs hospitalier et des aides et de soins». Car le gouvernement s’est en effet engagé «à respecter l’application (des articles des conventions collectives) qui prévoient la transposition des adaptations générales et catégorielles des rémunérations, des traitements et des conditions de travail dans la fonction publique sur les salariés tombant sus le champ d’application des conventions collectives FHL et SAS.»
Pour se faire une idée de l’inadéquation des carrières par rapport à celles de la fonction publique, l’OGBL cite «les aides-soignants qui ont un CATP (niveau 12e) mais qui sont rémunérés au niveau d’un lycéen de 10e», ou encore «les assistants techniques médicaux de radiologie détenteurs d’un BTS, mais percevant un salaire de niveau de classe de 11e». Cette injustice de traitement a été dénoncée avec virulence par l’OGBL, qui a évoqué «une discrimination scandaleuse». Aux yeux du syndicat, elle est d’autant plus scandaleuse que la gent féminine est majoritaire dans ces professions et que l’égalité des chances s’en retrouve donc bafouée.
Claude Damiani
Action ce mardi devant le siège de HELP à Luxembourg-Eich
Dans sa démarche de protestation qui se tient durant toute la semaine, l’OGBL a souhaité fédérer l’ensemble des secteurs où évoluent les professions de santé et socio-éducatives. Cela dit, le syndicat a opté pour différents lieux symboliques et représentatifs des différents secteurs régissant ce type de professions.
Ainsi, après sa première action de manifestation de lundi à Ettelbruck devant le centre hospitalier du Nord, l’OGBL tiendra un 2e piquet, ce mardi après-midi à Luxembourg-Eich, devant le 11, place Dargent, à savoir le siège de HELP Doheem versuergt (15h).
Le secteur de soins à domicile y sera plus spécifiquement visé. Jeudi, ce sera au tour de salariés du secteur des soins stationnaires de faire entendre leur voix devant le CIPA Servior Am Park, 154, route de Luxembourg à Bofferdange (14h30). Enfin, la dernière action se tiendra samedi sur la place de l’Hôtel-de-ville d’Esch et concernera plus particulièrement le secteur socio-pédagogique (11h).