La nouvelle ambassadrice d’Italie au Luxembourg, Rossella Franchini Sherifis, a remis ses lettres de créances, mercredi. Elle a déjà pu découvrir un pays très amical et ouvert.
Fille d’une professeur de français,la diplomate maîtrise à la perfection la langue de Voltaire, assaisonnée d’un petit accent de celle de Dante. Idéal pour représenter comme il se doit l’Italie au Grand-Duché.
Elle est arrivée au Grand-Duché il y a une dizaine de jours, mais elle adore déjà le pays et notamment sa campagne : Rossella Franchini Sherifis, la nouvelle ambassadrice d’Italie au Luxembourg, est une dame qui croque la vie à pleines dents. Après une carrière diplomatique atypique, selon ses dires, l’ayant notamment menée aux États-Unis, en Russie ou encore dans les pays des Balkans, la voilà qui pose ses valises au Luxembourg. Avec un grand sourire et une volonté de représenter au mieux l’Italie au Grand-Duché.
Déjà conquise par le Luxembourg
Très portée sur les nouvelles technologies, celle qui a connu personnellement le couple Clinton lors de son mandat à New York, prend son nouveau «job» très à cœur : après avoir remis ses lettres de créances au chef de l’État, le Grand-Duc Henri, elle a visité la société SES à Betzdorf. L’occasion de faire connaissance avec un Luxembourgeois dont le nom trahit les origines italiennes : le président de la Chambre des députés, Mars Di Bartolomeo.
L’ambassadrice a ensuite également eu une première prise de contact avec le ministre des Finances, non moins italien d’origine, Pierre Gramegna, lors du salon Italia Dimensione 2000. Bref, la nouvelle ambassadrice a d’ores et déjà pris ses marques dans un pays qu’elle qualifie de « pays modèle d’intégration » et qui l’a « très positivement surprise » par son ouverture et la chaleur de son accueil.
Après un mandat dans la capitale slovène, Ljubljana, où résident de nombreux Italiens, Rossella Franchini Sherifis découvre à présent un territoire où les Italiens font partie intégrante de l’histoire du pays. Sans omettre que les politiques nationales en termes d’innovation séduisent la nouvelle ambassadrice d’Italie qui loue cette trajectoire prise, car elle y voit « une certaine complémentarité et de nombreuses opportunités de collaboration dans ces domaines qui regroupent également les hautes technologies financières et autres domaines porteurs du futur », chers au gouvernement.
En clair, la symbiose semble déjà totale et l’ambassade souligne, pour ce faire, l’importance des fonds d’investissement et le rôle de la place financière luxembourgeoise.
Toujours au niveau des relations bilatérales italo-luxembourgeoises, Rossella Franchini Sherifis aspire à lancer un message humble, mais profondément positif à la communauté italienne du pays : « Nous sommes ensemble. Par ailleurs, je souhaite faire encore mieux connaître notre pays au Luxembourg, que ce soit au niveau de ses forces, mais aussi de ses faiblesses. » Car en bonne Italienne qu’elle est, sincère de surcroît, l’ambassadrice reconnaît volontiers que ses compatriotes aiment bien « se plaindre ». Pour elle, il faut absolument que l’Italie soit perçue comme « un pays très différent de celui qui est sorti de la Seconde G uerre mondiale ».
Très professionnelle, l’ambassadrice connaît tous les dossiers brûlants de l’actualité sur le bout des doigts : tant sur le plan européen que sur celui de la politique intérieure italienne, elle n’est pas du genre à occulter un dossier sensible.
Elle se dit d’ailleurs « fière qu’en Italie, l’homme figure au centre de la politique étrangère ».
La crise que traverse actuellement l’UE, Brexit y compris? La diplomate estime que la solidarité des 27 doit primer à tous les niveaux, notamment social, car, selon elle, « en Italie, on plaide pour plus d’Europe ». Sur le plan purement macroéconomique, la diplomate juge que « les politiques d’austérité ne fonctionnent pas ».
Concernant le prochain référendum italien au sujet de la réforme institutionnelle bicamérale, l’ambassadrice est d’avis que le résultat de celui-ci n’influera pas sur le sort du président du Conseil des ministres italien, Matteo Renzi. Mais elle y voit, par contre, une volonté de simplification du fonctionnement des institutions de la péninsule.
Enfin, concernant la crise des réfugiés, Rossella Franchini Sherifis est d’avis que « l’Italie, qui se trouve en première ligne avec la Grèce », doit pouvoir compter sur une solution prenant en compte la responsabilisation au niveau des pays d’origine des migrants. Elle estime aussi que l’UE doit se pencher sérieusement sur l’intégration de ces derniers, une fois débarqués de leurs bateaux pneumatiques et autres embarcations de fortune.
Bref, Rossella Franchini Sherifis est une dame d’action, incisive et qui mettra toutes ses forces au service des Italiens du pays, tout en restant consciente des problèmes qui gangrènent la planète.
Claude Damiani