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Nouveau règlement européen : bientôt la fin des tatouages colorés ?


La palette de couleurs disponibles sur le marché pourrait être amputée d’environ 60 % à partir de 2023. (Photo d'illustration : Fabrizio Pizzolante)

L’UE a décidé de frapper fort face au risque sanitaire des encres de couleur destinées au tatouage : une nouvelle réglementation va réduire drastiquement, dès janvier 2022, la gamme de coloris autorisés.

L’Agence européenne des produits chimiques sonnait l’alerte en 2018 avec une étude consacrée aux substances cancérigènes contenues dans les encres de tatouage, poussant l’Union européenne à réagir : l’utilisation de 25 pigments rouges, jaunes et oranges sera ainsi interdite dès janvier 2022, puis des pigments bleus et verts, indispensables à la fabrication de nombreuses autres couleurs, seront, eux aussi, bannis à partir de 2023. De quoi réduire à peau de chagrin la palette à disposition des artistes tatoueurs, voire d’en forcer certains à fermer boutique.

En cause, un risque sérieux pour la santé : les encres utilisées pour le tatouage ou le maquillage permanent sont en effet composées d’un cocktail de plusieurs substances et produits chimiques susceptibles de provoquer allergies cutanées, mais aussi cancers et même mutations génétiques.

Si les pigments peuvent migrer de la peau vers des organes comme les ganglions lymphatiques ou le foie, le fait de les porter toute la vie engendre aussi un risque lié à l’exposition prolongée de l’organisme à certains ingrédients potentiellement dangereux. Et les faire enlever n’y changera rien, bien au contraire : sous le laser, les pigments et autres substances se délitent en très fines particules, libres de circuler ensuite dans tout le corps.

«Avec cette nouvelle réglementation européenne, les fournisseurs de l’UE vont devoir limiter ou bannir plus de 4 000 substances chimiques de la composition de leurs encres», explique Kim Engels, chargé d’études au sein de l’unité substances chimiques et produits de l’administration de l’Environnement. C’est à elle qu’il reviendra de pratiquer des contrôles au Grand-Duché. Dans les studios de tatouages, mais pas seulement : «Nous effectuerons les vérifications de conformité nécessaires pour les produits entrant sur le territoire national et surveillerons la vente en ligne sur des plateformes commerciales, en collaboration avec les autres États membres», indique-t-il.

«Maintenant, c’est la panique»

Les nouvelles restrictions concernent, par exemple, certains colorants azoïques, les amines aromatiques cancérogènes, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les métaux et le méthanol. Les mélanges destinés au tatouage comme au maquillage permanent devront désormais mentionner les ingrédients et les déclarations de sécurité pertinentes sur leur étiquette.

En 2018, le Luxembourg avait voté une loi encadrant les conditions d’hygiène dans les salons de tatouage et instituts pratiquant le maquillage permanent, et un listing de produits interdits pour les encres existait déjà. Mais Kim Engels souligne à quel point il est compliqué pour un pays comme le Grand-Duché de bannir à lui seul des produits qui sont répandus et utilisés dans toute l’Europe. «Maintenant, tous les États membres seront logés à la même enseigne et les fournisseurs seront soumis aux mêmes restrictions», se félicite-t-il.

Le principal problème étant que l’industrie ne s’est absolument pas préparée à ce bouleversement : «Cela fait pourtant plus d’une dizaine d’années que ces discussions sont en cours au niveau européen, mais les fabricants n’ont rien fait pour mettre au point des alternatives et aujourd’hui, c’est la panique», rapporte le chargé d’études.

Le secteur oscille pour le moment entre angoisse et incompréhension, face à une décision jugée profondément injuste et sans fondement scientifique valable. Une session d’information sera organisée début décembre pour les professionnels luxembourgeois concernés, en collaboration avec la Fédération des artisans.

Christelle Brucker

Un commentaire

  1. Marion Thill

    https://www.youtube.com/watch?v=fufWnVwzpTY&list=PLgJ6KKePSO9kI-pOX7pqheZGUnbUeJqoT&index=50

    Sans vouloir critiquer votre article je dois quand même donner des information nécessaire a la clarification du texte.

    https://www.bfr-akademie.live/2nd-international-conference-on-tattoo-safety/

    Après avoir passer 2 jours en visio conférence avec de nombreux spécialiste et des représentants de l’union européen, je peut résumé que les supposition de la REACH 2022 sont ni fonde et ni prouve , aucun étude a prouve le lien entre le tatouage et le cancer.

    Les explication de mdm Dr. Ana Marie Blass Rico du Parlement Européen nous ont prouve que ici nous sommes tomber dans un piège administrative car il nous manque la lobby des grandes industries pour pouvoir intervenir et avoir notre mot a dire .
    Les soit disant rapport sur les quelles ce base la reach sont douteux et très faible en preuves et apparemment c’est a nous de prouvé que nos encres sont non dangereux et pas a eux de prouvée qu’il le sont??
    Les limites sur les ingrédients demandé par la reach sont franchement irréelle et impossible a atteindre nous dises les producteurs d’encres.
    Nous sommes les premier a demandé des produits propre et safe pour nos clients et la resap2008 a déjà réglementer nos encres depuis 2008.
    Nous voulons nous mètre en conformité et suivre la loi, mais quand il s’agit de quelque chose qui ne fait que agrandir le risque de remettre le tatouage dans l’illégalité et je vous jure que ça sera le cas quand il i aura plus d’encres légal sur le marché, le résultat sera contra productive.
    Le risque sanitaire qui vas en suivre sera beaucoup plus grave que tout ce que on a vu a ce jour.
    Il est claire que nous avons a faire a une directive de l’EU qui a était faite sans consulter des spécialistes.
    De parles d’un risque sanitaire quand il s’agit de 1000cas sur 54million de tatouage en europe et aucun cas de cancer ou de maladie graves , me semble toute a fait exagère et pas digne d’un article aussi négative.